Avant d’accéder à la gloire suprême en NBA et de s’y établir comme un des plus grands joueurs de l’histoire, Larry Bird a connu la pauvreté, pour ne pas dire la misère. Et au détour de son parcours atypique, l’ailier a occupé un étonnant boulot… qu’il a adoré.
Il n’était pas facile de grandir dans la bourgade de paumée de French Lick au fond fin de l’Indiana dans l’Amérique rurale des années 60 et 70. Larry Bird en sait quelque chose. 6 enfants dans une maison à côté des chemins de fer, pas toujours chauffée l’hiver, un père alcoolique qui finit par se suicider : Larry Legend a souffert.
Sa seule échappatoire était alors le basket, et invariablement, le jeune blondinet shootait 200 fois avant d’aller à l’école le matin – rebelote dès les cours finis évidemment. Adolescent, Bird a rapidement fait sensation sur la scène high school, raflant tous les honneurs, à tel point qu’il a été recruté pour sa première année de fac par l’Université d’Indiana.
Le début de la gloire ? Pas franchement. Une fois sur place, Bird suffoque dans cet immense campus. Beaucoup des autres étudiants sont riches, viennent de familles aisées, et Larry Legend ne se sent tout simplement pas à sa place. Il jette l’éponge, s’en va, arrête ses études, revient à French Lick… et devient cantonnier/éboueur dans le petit village. Un boulot qui lui convenait parfaitement, comme il l’a expliqué quelques années plus tard :
J’adorais ce job. J’étais dehors, avec mes collègues toute la journée. Ramasser les brindilles, nettoyer les rues. J’avais vraiment l’impression d’accomplir quelque chose. Combien de fois on passe dans une rue ou dans un coin et on se dit : « Pourquoi ils ne font pas de travaux ? Pourquoi ils ne règlent pas ça ? » Et j’ai eu l’opportunité de le faire, et d’améliorer la vie de ma communauté.
Jeune marié, déjà père d’un enfant et épanoui dans son travail, Larry Bird aurait pu poursuivre dans cette voie pendant 40 ans, et le monde n’aurait jamais entendu parler ni de lui ni de son génie. C’était sans compter sur Bill Hodges, qui s’est battu bec et ongles pour le convaincre de se remettre à la balle orange du côté d’Indiana State, fac plus petite et plus adaptée au numéro 33.
La suite ? 4 années géniales là-bas, la finale NCAA 1979 face à Magic Johnson dans ce qui reste le match le plus regardé de l’histoire du basket aux Etats-Unis à ce jour, puis la NBA, les MVP, les All-Star, la légende.
Alors que certains joueurs sont déjà en NBA à 19 ans dans la ligue moderne, Larry Bird, lui, était employé municipal et mettait la main à la pâte. Si quelqu’un lui avait alors dit ce que l’avenir lui réservait, il ne l’aurait sûrement pas cru…