Pas du genre à se plier aux codes des matchs d’exhibition, Michael Jordan gardait sa mentalité de compétiteur acharné lors du All-Star Weekend. L’édition 1988 symbolise parfaitement cette spécificité, puisqu’elle a vu His Airness tout donner pour en ressortir grandi.
Michael Jordan et le All-Star Weekend, c’est une histoire d’amour qui n’a pas tardé à se mettre en place suite à sa Draft. Dès sa saison rookie, le jeune talent des Bulls reçoit non seulement une invitation pour le match des étoiles, mais aussi pour le Dunk Contest. Deux événements dont il ressort frustré, avec deux défaites en poche.
Mais au lieu de l’inhiber, cette première participation ratée va au contraire le booster. Les années suivantes, il s’assure de prouver sa valeur, jusqu’au fameux All-Star Break de 1988. Il y apparait dans un premier temps dans le cadre du concours de dunks, où il retrouve plusieurs visages familiers avec qui il a hâte d’en découdre.
Figurent ainsi parmi les participants Dominique Wilkins, son bourreau trois ans plus tôt, mais aussi Clyde Drexler, son rival éternel dans la ligue. Champion en titre, MJ ne laisse à personne l’occasion de lui ôter son titre. À coup de windmills ravageurs, de 180, mais surtout d’une prise d’élan mythique achevée sur la ligne des lancers, il signe un doublé retentissant.
Le règlement de compte n’en était cependant qu’à ses débuts. Toujours aussi vexé du traitement musclé que lui avaient réservé ses pairs pour sa 1ère cape de All-Star, Jordan souhaite à tout prix remporter la rencontre phare. Un moyen pour lui d’entrer par la même occasion dans le gratin des joueurs de la NBA. Doc Rivers se remémore le contexte qui entourait cette partie.
Ça a été un match très compétitif. Il y avait beaucoup de choses qui se jouaient dans ce match avec Michael, Isiah (Thomas), Magic (Johnson) et tous ces joueurs-là.
De sorte à faire comprendre au public qu’il compte bien s’inscrire comme le nouveau visage de la ligue, il contribue à rendre le match ultra-compétitif. Membre de la East Team, Rivers révèle les consignes données par Mike.
Ça a rendu le match absolument génial. Je me rappelle voir Michael venir vers moi à la mi-temps, et me dire « Fais une pression tout terrain. » C’était super pour moi parce que j’étais un joueur défensif, ce qui ne coïncide généralement pas avec les codes du All-Star Game. Mais sur ce match, il y a avait de la défense. Ça m’a permis de jouer beaucoup de minutes.
Serrée de bout en bout, la rencontre se retrouve marquée par les fautes, avec 77 lancers francs tentés au total ! Au final, Jordan obtient gain de cause, et repart de son cher Chicago Stadium avec une grosse victoire en poche (138-133) et un trophée de MVP. Car oui, même face à une défense adverse resserrée, His Airness avait réussi à compiler 40 points (17/23 au tir). Message passé.
Le All-Star Weekend 1988 n’avait rien d’amical pour Michael Jordan, qui a profité de sa tenue à Chicago pour découper des têtes. Après une telle démonstration de force, impossible de remettre en cause son statut de superstar de la ligue.