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Tête d’affiche de la célèbre Dream Team lors des Jeux de Barcelone, Michael Jordan y a retrouvé de vieilles connaissances qu’il avait pu croiser par le passé sur les parquets. Une anecdote racontée par un de ses adversaires de l’époque se veut tout simplement sidérante.
On pensait tout connaitre de la promenade de santé vécue par Team USA lors des Jeux Olympiques de 1992. Et pourtant. Après avoir roulé sur la concurrence sur l’ensemble du tournoi, et s’être facilement débarrassé de la Lituanie en demi-finale, la Dream Team attend patiemment de connaitre l’identité de son prochain adversaire.
Quelques heures plus tard, la Croatie s’impose aux forceps face à l’équipe unifiée constituée de joueurs de l’ancienne Yougoslavie, et obtient elle aussi son ticket pour la grande finale. Pendant que tous ses coéquipiers sautent de joie, Drazen Petrovic, lui, reste impassible. Son frère, Aleksandar, raconte dans le Inkubator Podcast.
Il est allé voir tour à tour chacun des joueurs et leur a dit : « Pas de célébration. Il y a une finale qui nous attend, et on peut battre ces gars. »
Car hormis le regretté sniper des Nets, ils étaient peu dans son équipe à s’estimer capable de rivaliser avec Michael Jordan et ses partenaires.
Il faut cependant croire que les talents de meneur d’hommes de Petrovic pouvaient faire des miracles. Décomplexés sur l’entame de la finale, les Croates, avec un score de 25-23, deviennent la 1ère équipe à mener face aux hommes de Chuck Daly. Ils poussent même le coach américain à prendre… son premier temps mort de la compétition.
Mais cet état de grâce ne va évidemment pas durer. Regonflés à bloc, les superstars de la NBA reprennent rapidement les devants, et finissent par s’imposer assez largement 117-85. Fair play, Jordan vient cependant féliciter Drazen pour ses efforts après le buzzer final, mais reconnait alors un visage familier sur le banc adverse. Il demande donc au shooteur de le renseigner.
Drazen lui a répondu : « C’est mon frère ». À ce moment-là, je suis venu les voir, et Jordan m’a dit : « T’es le gars qui m’a massacré il y a 10 à Zadar ! Je n’oublierai jamais ça ! »
Non, Jordan ne s’était pas trompé en reconnaissant les traits d’Aleksandar Petrovic. En 1982, alors qu’il évoluait encore en NCAA, Team USA avait déjà fait appel à Mike pour sa préparation à la Coupe du Monde, qui se tenait quelques mois plus tard en Colombie. Dans le cadre de cette mise en jambe, la sélection américaine avait donc effectué un arrête en Croatie.
C’est à cette occasion qui His Airness a pu pour la première fois croiser le fer avec Drazen Petrovic, alors âge de 17 ans, mais également avec son frère aîné. Chargé de défendre sur MJ, ce dernier jouait sa place dans le roster de la Yougoslavie. Il s’est donc assuré de faire vivre un enfer à l’inexpérimenté prospect de North Carolina.
J’avais ce gamin en face de moi, et j’essayais d’obtenir ma place dans la sélection nationale pour aller en Colombie. J’avais 23 ans, et j’étais assoiffé de sang. Je ne peux pas dire ce que je lui ai fait, parce que c’est NSFW, mais je l’ai massacré physiquement.
10 ans plus tard, et avec toutes les aventures qu’il a pu vivre entretemps, Jordan n’avait pas oublié.
Après une dizaine d’années passées à voir défiler des visages et affronter toute sorte de joueurs, Michael Jordan avait donc gardé en mémoire le traitement que lui avait réservé Aleksandar Petrovic. Preuve du calvaire que celui-ci a dû lui faire vivre.
