Longtemps cantonné à une étiquette de brute des raquettes n’axant son jeu que sur sa puissance, Zion Williamson évolue. Le changement se veut même particulièrement notable sur les derniers matchs.
Son premier match en NBA aurait pu laisser penser qu’il débarquait avec un jeu renouvelé dans la cour des grands. Pour ses premiers pas dans la ligue, Zion Williamson ramenait à lui seul ses Pelicans face aux Spurs à l’aide de 4 tirs à 3 points inscrits en 4 tentatives. La suite des événements a permis de comprendre que ce phénomène n’était qu’un cas isolé.
Suite à sa draft, le puissant intérieur n’est pas devenu en l’espace de quelques mois un shooteur fou. Car même si son pourcentage en carrière de 40.0% de loin peut impressionner, il ne se base que sur un échantillon de 25 shoots pris en 45 matchs. Plutôt que de vivre derrière l’arc, le golgoth préfère en réalité martyriser ses adversaires dans la peinture.
Il n’a pas tardé à faire parler sa domination physique chez les pros, et s’appuie depuis quasi-uniquement sur cette dernière. Cette saison, outre les lancers francs, ses tirs dans la raquette ont même longtemps constitué son unique source de points. Mais face aux résultats peu concluants que cette tactique apportait, le coaching staff des Pels a opté pour un changement.
Depuis quelques matchs, Stan Van Gundy demande en effet à son big man… de remonter le ballon. Un constat étonnant pour un joueur pas vraiment réputé pour son handle, et qui n’a jamais été utilisé dans un tel rôle en NCAA. Mieux encore, après avoir franchi la mi-terrain, il s’appuie souvent sur un écran d’un de ses arrières, que ce soit Lonzo Ball, Eric Bledsoe ou JJ Redick.
Mais plus qu’un simple moyen d’étoffer la palette offensive de Zion, cette mise en place tactique porte ses fruits. Une fois l’écran traversé, l’intérieur peut trouver ses guards derrière l’arc, libres de tout marquage. Ces derniers ont alors tout leur temps pour convertir l’offrande, et sanctionner les défenses trop focalisées sur la pénétration de Williamson.
La métamorphose se révèle flagrante sur les 6 derniers matchs, lors desquels New Orleans a empoché 4 victoires. D’après Synergy Sports, l’ancien Dukie porte le ballon sur un pick-and-roll à 4.5 reprises par match sur cet échantillon, contre 1.8 fois sur les 15 rencontres précédentes. Dans le même temps, sa moyenne de passes décisives explose.
Auteur d’1.9 assist par match sur ses 15 premières sorties de la saison, il tourne désormais à 4.8 passes par match. Les Pels l’admettent cependant, ils n’ont en aucun cas découvert les talents cachés de leur talent ces derniers jours. Ils font plutôt simplement appel aux qualités qu’il montrait déjà au lycée, comme le révélait le GM David Griffin auprès de The Ringer.
Zion est tellement intimidant physiquement dans la peinture, que les gens pensent qu’il n’est qu’un intérieur « bestial ». Mais il a joué meneur quasiment toute sa vie avant d’arriver à Duke. Il veut avant tout rendre les autres meilleurs. Il n’a pas grandi au poste, en essayant d’apprendre le Dream Shake. C’est un joueur qui voulait être un playmaker, avec le ballon dans les mains, et face au panier.
De plus en plus régulièrement utilisé comme meneur, Zion Williamson permet à l’attaque des Pels de s’afficher sous un nouveau jour, et diversifie son jeu. La recette fait pour l’instant de sérieux ravages.