S’il n’a jamais emprunté l’étiquette d’un pensionnaire régulier des infirmeries, LeBron James a connu son lot de blessures mentales dans sa vie. L’une d’elle, plus marquante que les autres, impacte toujours considérablement son quotidien actuellement.
Le sweep concédé lors des Finales 2007, la déroute vécue 4 ans plus tard au même stade de la compétition, le rejet des fans de Cleveland envers lui après sa fameuse Decision… Pas de doute, la carrière de LeBron James n’a pas connu que des moments de gloire. Une à une, il a malgré tout su surmonter ces déceptions, et revenir au top par la suite.
Mais ces échecs sportifs n’ont en aucun cas autant testé sa force mentale que les épreuves qu’il a dû traverser étant jeune. Le parcours qu’il a pu avoir avec sa mère Gloria, et qui l’a vu alterner les familles d’accueil au fil des ans, est désormais connu de tous. Néanmoins, le flou entourant l’identité et la vie de son père biologique reste bien présent.
Le dénommé Anthony McClelland n’était a priori qu’un partenaire anodin de Gloria James, et n’a jamais voulu s’impliquer dans l’éducation de LeBron. Devenu par la suite petit criminel, avec à son actif quelques incendies volontaires et vols, il n’a jamais eu aucun contact avec son célèbre fils. La ressemblance reste cependant frappante.
Et bien qu’il n’évoque que très rarement ce personnage inconnu à ses yeux, le King avait accepté de s’exprimer en profondeur sur ce sujet en 2018.
Ce qui est fou, c’est que toute ma jeunesse, je l’ai passée à en vouloir à mon père. Tout ce à quoi je pensais, c’était « Que Papa aille se faire f*utre, il m’a abandonné. Pourquoi il a fait ça à ma mère ? » Ma mère avait 16 ans, elle était en seconde quand elle m’a eu. Et je me disais que si je finissais par le rencontrer, ça allait dégénérer.
En grandissant et en devenant un adulte, j’ai commencé à réaliser, et à me dire « M*rde, qu’est-ce qu’il pouvait traverser ? » Est-ce que c’était des choses qui étaient hors de son contrôle ? Il est la raison pour laquelle je suis le père que je suis aujourd’hui. Parce que j’ai toujours voulu donner l’exemple et être un bon père, pour que mes enfants n’aient jamais ce ressentiment.
D’une rancœur logique envers son paternel étant enfant, LBJ en a fait une source de motivation et un guide de conduite. En 2014, déjà, il acceptait ouvertement dans une lettre rendue publique l’abandon de McClelland, et s’en montrait presque reconnaissant.
Genre, « Wow, Papa, tu sais quoi, je ne te connais pas, je n’ai aucune idée de qui tu es, mais c’est grâce à toi que je suis celui que je suis aujourd’hui. » Le moteur dont je me sers – le fait que tu n’as pas été là – c’est grâce à ça que je suis devenu celui que je suis. C’est l’une des raisons pour lesquelles je veux avoir le contrôle dans tous mes projets… Donc le fait que je sois en position de permettre aux gens autour de moi de grandir, ce n’aurait peut-être pas été le cas si j’avais eu deux parents, deux sœurs, un chien et un jardin clôturé, tu sais ?
Évidemment, l’absence de figure paternelle dans sa jeunesse constituera toujours un manque pour James. Mais avec maturité, ce dernier a su faire de ce vide une force dans sa propre paternité. Tant et si bien qu’il fait aujourd’hui figure de père modèle avec ses 3 enfants, qu’il ne cesse d’encourager et de féliciter publiquement.
Le traumatisme causé par l’absence d’un père ne peut être effacé. Au lieu de cela, LeBron James s’assure de se servir de cette page sombre de sa vie pour se montrer de son côté irréprochable auprès de ses enfants.