Source d’inquiétudes concernant son état physique avant son arrivée à Houston, Victor Oladipo rassure avec des débuts encourageants. Il doit ainsi son niveau retrouvé à… une cérémonie d’enterrement dédiée.
Placé sous le feu des projecteurs pour le talent et la réputation des joueurs concernés, le trade ayant envoyé James Harden à Brooklyn aura également beaucoup fait parler de lui pour leur condition physique. Le Barbu semblait en effet débarquer totalement hors de forme dans sa nouvelle équipe, tandis que Caris LeVert effectuait une effroyable découverte médicale.
Et là n’est pas tout, puisque Victor Oladipo faisait lui aussi l’objet d’une attention toute particulière pour sa santé. Absent des parquets pendant un an à cause d’une blessure au genou, l’ancien des Pacers inquiétait toujours au vu de ses ternes performances sur la fin de saison dernière. Or, il affiche aux Rockets un niveau digne de ses années All-Star.
Mais comment expliquer ces débuts réussis, et cette pointe à 32 points pour sa première sous ses nouvelles couleurs ? Pour ESPN, Eric Woodyard s’est penché sur le dossier, et est revenu avec un scoop détonnant. Histoire de tirer un trait sur son passif à l’infirmerie, ‘Dipo a entrepris d’organiser… des funérailles pour sa blessure.
La veille du dernier match de sa pré-saison 2020-21, en décembre, Victor Oladipo a pris part à un enterrement pour son genou touché. La cérémonie avait pour but de tirer un trait sur une mentalité de joueur blessé, qui influait sur le retour en forme du double All-Star après sa rupture du tendon quadricipital du genou droit, qui a nécessité une opération en 2019.
Évoluer sans la moindre appréhension après une blessure aussi grave n’a rien de facile. Aucun joueur ne peut décemment affirmer qu’il n’a jamais abordé avec une certaine réticence une prise d’appui ou un move impliquant une articulation à peine remise. Pour franchir le cap, l’arrière a rédigé une lettre d’adieu, qu’il a par la suite brûlée.
Aujourd’hui, j’enterre tout ce qui est relié à ma blessure. J’enterre et laisse filer tout ça. Je laisse filer cette rupture de mon tendon et la blessure qui a eu lieu. Je laisse filer le fait d’être l’un des trois seuls joueurs ayant contracté cette blessure.
Je laisse filer toute la négativité entourant le fait que je suis l’un de ces trois joueurs, et le plus jeune à en avoir souffert. Je laisse filer cette idée selon laquelle « mon genou n’est peut-être pas assez fort pour faire tout ce que je lui demande sur un terrain de basket. » Je laisse filer le fait d’espérer que mon genou est assez fort pour que je redevienne All-Star.
Pour mener à bien ces « obsèques », Oladipo a même demandé à être accompagné par le fameux pasteur et orateur Eric Thomas. Au final, il reconnait avoir obtenu ce qu’il cherchait, à savoir une confiance en soi et en son genou retrouvée.
Je me sentais bien, mais mon esprit était devenu tellement habitué à me protéger – et à se montrer hésitant à cause de ma jambe – que c’était devenu naturel. Et enterrer ma blessure et me faire savoir que j’étais guéri, que j’étais plus fort que jamais, ça m’a donné le courage et la force de performer et de ne plus me soucier de ma jambe. Ça a définitivement été énorme dans ce processus, surtout pour ma santé mentale.
Libéré de toutes ses pensées négatives vis-à-vis de sa rééducation, Victor Oladipo peut enfin jouer à son plein niveau. Une bonne nouvelle pour les Rockets, mais plus largement pour la ligue et sa compétitivité.