Tout bon sportif de haut niveau sait manier la langue de bois, LeBron James y compris. Le leader des Lakers s’en serait une nouvelle fois servi récemment, mais n’a pas convaincu un célèbre analyste.
Deux jours après avoir croisé le fer avec Stephen Curry, et s’être incliné face aux Warriors, LeBron James retrouvait Giannis Antetokounmpo et les Bucks à Milwaukee dans la nuit de jeudi à vendredi. Sans doute habité par un sentiment de revanche, le King a livré l’une des meilleures performances de sa saison, et a permis aux Lakers de l’emporter.
Il pouvait en effet s’avancer remonté sur le parquet du Fiserv Forum, puisqu’il retrouvait le joueur qui l’avait privé quelques mois plus tôt de son 5ème titre de MVP. Et s’il a bel et bien pris le dessus sur le Greek Freak, son discours à l’issue de la rencontre s’est voulu pacificateur. Outre son gros compliment envers lui, il a détruit l’hypothèse d’un règlement de compte.
Nan, je pense que vous commencez à me connaitre depuis tout ce temps. Je n’ai jamais fait passer mon cas personnel avant le reste. Je ne me soucie que de la réussite de l’équipe. C’est tout ce qui compte. Je ne pourrais pas plus me foutre de ça. J’essaie simplement de bien jouer contre n’importe quel adversaire. C’est comme ça que ça marche.
Contrairement à d’autres légendes de la ligue, LeBron n’a jamais eu pour habitude d’entretenir des rivalités avec certains de ses pairs. Giannis faisant partie de ses plus grands admirateurs, il n’allait certainement pas mettre de l’animosité dans leur relation. Or, ce discours porté sur le collectif ne serait qu’un tissu de mensonges selon Stephen A. Smith.
Il n’est pas question qu’il me fasse gober ça. Je ne goberai pas ça, et je pense que LeBron s’est assis devant les caméras hier soir et a menti à l’Amérique et à tous ceux qui l’écoutaient.
Beaucoup d’observateurs doivent partager cet avis, et accuser LBJ de privilégier ses stats aux résultats de L.A. Pas SAS, qui estime au contraire que cette attitude lui bénéficie.
Mais je ne vais pas le lui reprocher. LeBron ne serait pas aussi exceptionnel si tout ce qui le préoccupait, c’était les résultats de l’équipe. Surtout dans un sport comme le basket, où il y a toujours une fierté individuelle qui s’incruste dans l’équation et qui vous pousse à agir en mode : « Voilà qui je suis, tâche de ne pas l’oublier. »
Il a beau dire le contraire, le King aurait donc été motivé par l’idée de dominer Giannis, et a de la sorte contribué à la victoire des Lakers. C’est en tout cas ce qu’estime Smith, qui développe un peu plus sa pensée en affirmant que ce « narcissisme » doit être félicité. De même, le maniement de la langue de bois était approprié selon lui.
Ce que je veux dire, c’est que personne ne l’accuse de plus se soucier de ses exploits personnels que de l’équipe. Il a prouvé qu’il était altruiste à ce niveau, et qu’il méritait notre respect. (…) Je pense que cette fierté individuelle est admirable, et je la respecte et la vénère. Donc je ne lui en veux pas d’avoir dit ça, parce que c’était la bonne réponse à apporter.
Le mensonge n’a donc pas que des mauvais côtés pour Stephen A. Smith, notamment lorsque c’est LeBron James qui l’emploie pour ne pas admettre son amour propre.