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Forcément plus surveillé par les défenses adverses après des playoffs de haute voltige, Anthony Davis a amorcé un net changement dans son style de jeu depuis quelques semaines. Explications.
Dans une ligue où le tir à 3 points connait un essor clair depuis plusieurs années maintenant, les Lakers ont choisi d’aller à contre-courant de la tendance l’an dernier. Et ce choix a payé. Si les hommes de Frank Vogel étaient évidemment capables de sanctionner derrière l’arc, leur domination provenait le plus souvent de leur secteur intérieur.
Avec une raquette remplie de bigs dépassant les 2m10, les Angelinos ont régulièrement pris le dessus sur leurs adversaires grâce à leur impact physique dans la peinture. Leurs 51.7 points inscrits par match leur ont ainsi permis d’apparaitre comme la 2ème équipe la plus prolifique en matière de production offensive près du panier, derrière Memphis (55.9).
Parmi ces intérieurs capables de prendre le dessus sur leurs opposants et de contribuer au scoring autour de l’arceau, Anthony Davis constituait bien évidemment la menace la plus grande pour les franchises rivales. Ce dernier prenait environ 34% de ses tirs entre 0 et 3 mètres de distance, avec une réussite de 75.8% dans l’exercice.
Autant dire que la logique aurait voulu que le Unibrow poursuive dans cette veine pour rester aussi dominant que la saison dernière. Pourtant, c’est bien le phénomène inverse qui tend à se vérifier depuis le 22 décembre dernier. Il a ainsi tendance à s’éloigner du cercle, et à privilégier les shoots à mi-distance.
Dans ce graphique proposé par Silver Screen & Roll, la différence dans la sélection de tirs de A.D. est criante. La barre jaune, symbolisant les tirs pris près du panier, s’était déjà raccourcie en playoffs, et a nettement diminué cette saison. À l’inverse, les lignes violette et rose, illustrant respectivement les shoots à mi-distance et à 3 points, se sont nettement rallongées.
La double confrontation face aux Grizzlies, disputée les 4 et 6 janvier, apparait comme un parfait exemple de ce changement. Sur l’ensemble des deux rencontres, Davis n’a ainsi tenté que… 3 tirs près du panneau. Un total ridicule pour un joueur de son gabarit, que Frank Vogel semble néanmoins apprécier, et dont il semble même être à l’origine.
Il shoote extrêmement bien partout sur le terrain cette année. Donc étant donné qu’on lui fait jouer la plupart de ses minutes au poste 4 – ce qui est le cas actuellement, il est important qu’il puisse écarter les défenses.
Dans le même temps, et contrairement à ce à quoi pouvaient s’attendre les observateurs, Marc Gasol reste plus volontiers dans la raquette, endroit depuis lequel il alimente ses coéquipiers avec ses talents de passeur.
L’adresse extérieure affichée jusqu’ici par Davis est sans doute l’une des raisons de cette utilisation. Mais une autre peut aussi résider dans sa volonté de se préserver après une courte offseason. Habitué de l’infirmerie et déjà privé de deux matchs depuis la reprise, il évite davantage les contacts, et réduit donc le risque de blessure en évoluant loin du cercle.
Terreur des raquettes l’an dernier, Anthony Davis tend à les éviter cette saison. La recette peut surprendre, mais n’empêche pas les Lakers d’obtenir des résultats tout aussi impressionnants.
