De nos jours, le métier d‘agent de joueurs n’est pas à la portée de tout le monde. À l’image de Rich Paul, il faut être un businessman maître dans l’art de la négociation. Mais en 2003, un joueur n’a pas eu cette chance et est tombé sur un agent… très négligent.
La NBA est l’une des plus grandes ligues de sport professionnel au monde, mais c’est aussi et avant tout un business. Les joueurs qui s’y font une place font aussi bien attention à leurs stats et à leur palmarès qu’à leur porte-monnaie. Et pour ça, les agents jouent un rôle crucial.
En 2003, le salary cap est fixé à 43 millions de dollars. Autant dire qu’un joueur payé entre 3 et 4 millions à l’époque était dans une bonne situation. C’était le cas d’Anthony Carter, joueur au Heat. Seulement, dans son cas, les statistiques ne sont clairement pas à la hauteur de son salaire (4.1 points, 4.1 assists, 1.7 rebond).
Arrivé au terme de son contrat rookie, Carter bénéficie heureusement d’une jolie player option à 4 millions de dollars pour rester une saison de plus au Heat, et toucher le pactole. Comme la réglementation l’exige, c’est l’agent du joueur qui doit prévenir la franchise que son client active cette option ou non. Carter charge donc le sien, Bill Duffy, d’annoncer sa décision à Miami. Seulement voilà, ce dernier n’a jamais appelé.
Arrivé à l’ouverture de la free agency, le Heat s’est vu surpris (et heureux, il faut le dire) de ne pas avoir reçu de coup de téléphone. En résumé : Anthony Carter a dû s’asseoir sur une année à 4 millions de dollars (soit presque 10% du salary cap) car son agent n’a jamais prévenu la franchise de sa volonté de prolonger !
Le coup de massue a été total puisque la saison suivante, le joueur signe aux Spurs pour… 750.000$ ! Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Bill Duffy, terriblement gêné par sa boulette, a promis à Carter qu’il payerait lui-même ces 4 millions. En 2016, lorsque l’ancien joueur devenu aujourd’hui coach du développement des joueurs du Heat racontait cette histoire à Yahoo Sports, il affirmait qu’il touchait encore de l’argent de la part de Duffy.
En fin de compte, ce fut une bénédiction. Je suis toujours payé grâce à cette boulette. Tout arrive pour une raison, et mon agent a été assez humain pour se relever et me payer pendant un certain temps. Aujourd’hui encore, je suis payé. Je serai encore payé jusqu’en 2020.
Après 17 longues années, Bill Duffy devrait donc enfin avoir achevé de payer son ancien joueur. Ca fait cher le coup de téléphone non passé.