Bien avant de devenir une légende NBA, Kobe Bryant a du surpasser un bon nombre de difficultés, à commencer par une lourde désillusion dès l’âge de 10 ans. Un moment charnière dans la vie et la (future) carrière du Black Mamba, comme il le racontait lui-même quelques années plus tard.
Nous sommes à la fin de la décennie 1980. Le jeune Kobe Bryant, qui n’a qu’une dizaine d’années, est encore un inconnu du public. Personne ne peut le reconnaitre, personne n’a jamais entendu parler de lui, mais pourtant c’est bien à cette période qu’un immense déclic va se produire dans sa vie. Comment le sait-on ? Grâce à un puissant speech du Mamba, environ 30 ans plus tard, retranscrit en intégralité sur la chaine Motivation Madness.
Il y a un été où j’ai joué au basket, quand j’avais 10 ou 11 ans. C’était une grande ligue d’été à Philadelphie appelée la Sunny Hill League. Mon père jouait, mon oncle jouait. Il y avait les tous meilleurs en quelque sorte, Wilt Chamberlain jouait dans cette ligue, Earl Monroe aussi.
De son côté, Kobe prend également part au tournoi, contre des enfants de son âge, ni plus ni moins. Et c’est dans cette même compétition que se produit l’une des plus grandes désillusions de son enfance : il est mauvais, pitoyablement mauvais dans les différents matchs.
Je n’ai pas marqué un seul point de tout le tournoi. Pas un seul.
J’avais du temps de jeu, mais j’étais mauvais. J’avais des énormes genouillères parce que je grandissais très vite, j’étais terriblement maigre.
Et j’ai pas marqué un seul point du tournoi, pas un seul lancer, rien. Pas même un tir chanceux ou un layup en contre-attaque… 0 point. Je me souviens avoir pleuré à cause de ça, j’étais bouleversé
Le jeune Mamba, encore très loin d’être le « Mamba » d’ailleurs à ce moment-là, est terrassé après le tournoi. Complètement hagard, une personne récupère alors l’enfant au bord du terrain et trouve les justes mots pour le réconforter : son père, Joe Bryant.
Mon père m’a pris dans ses bras et m’a dit : « Ecoute, qu’importe si tu marques 0 ou 60 points, je t’aimerais dans tous les cas ». Ça m’a donné toute la confiance dont j’avais besoin, même dans l’échec. J’avais une sécurité.
Ces belles paroles remobiliseront Young Kobe, qui du haut de ses 10-11 ans seulement laissait déjà entrevoir les premiers traits de sa future et légendaire Mamba Mentality. C’est notamment sa réaction immédiate, devant son père, qui en témoigne.
Je me suis dit : « Ok… mais je vais quand même scorer 60 points ». Et à partir de là je me suis entrainé avec lui tous les jours.
D’ailleurs, en arrivant au lycée quelques années plus tard, il était transformé. Une belle confiance, parfois à la limite de l’arrogance, avait pris l’ascendant. Preuve avec cette géniale séquence juste avant un examen.
Cet été là, du côté de Philadelphie, c’est bien plus qu’une puissante relation père-fils qui se nouait. La graine de la Mamba Mentality venait d’être plantée dans l’esprit tout frais du jeune Kobe Bryant. La suite, on la connait tous.