La NBA est l’une des ligues les plus sélectives dans le monde du sport… Chaque franchise est composée d’une quinzaine de joueurs, ce qui limite forcément les places disponibles. C’était encore plus vrai à l’époque où la ligue ne comptait pas 30 équipes. Pourtant, un homme avait réussi à s’y faire une place… pour promouvoir ses albums d’accordéon !
En 1949, les Boston Celtics sélectionnent un joueur en qui ils croient beaucoup lors de la draft : Tony Lavelli. Sorti de Yale, cet ailier de 1m90 est double meilleur marqueur NCAA, et sélectionné à deux reprises dans le 5 majeur de la saison universitaire. Autant dire que c’est un sacré client. Le petit souci, c’est que le basket n’est pas sa préoccupation première.
En effet, ce n’est pas au Garden que Tony Lavelli commence à jouer à Boston, c’est au « Latin Quarter », une boite de nuit… Car la grande passion de ce joueur a toujours été la musique. Et avec son accordéon, il prend un immense plaisir à faire danser ses concitoyens. Mais parce qu’ils tiennent réellement à lui, les dirigeants font tout pour le convaincre d’enfiler le maillot blanc et vert.
Coût de l’opération ? Un salaire de 13.000 dollars pour la saison, une vraie somme à l’époque, et surtout, la possibilité de donner un concert à la mi-temps de 25 des 56 matchs de la saison, en étant rémunéré 125$ à chaque fois pour la prestation. Une expérience unique que Tony Lavelli se remémore pour Sports Illustrated.
Je me suis rendu compte que le basket pouvait aider ma carrière dans le show business. J’ai donné des concerts dans toutes les villes, et ils m’appréciaient particulièrement à Rochester. Était-ce fatiguant ? Non, j’avais le temps de récupérer. J’allais au vestiaire, je mettais mon costume, et j’allais jouer quelques minutes avant la reprise.
Lors de son unique année à Boston, l’ailier tourne donc à 8.8 points de moyenne, et des milliers de danses dans les tribunes. La saison suivante, il s’envole à New York pour tenter sa chance dans le cinéma… tout en jouant pour les Knicks ! Une seconde expérience qui marque la fin de sa carrière sportive, puisqu’il décide « sans le moindre regret » de partir en tournée avec son instrument.
Rejoindre la NBA est un rêve pour des millions d’enfants aux quatre coins du globe… Tony Lavelli l’a fait, simplement pour promouvoir son talent d’accordéoniste ! C’est aussi incroyable et fort que déroutant.