Aimés par Philadelphie, même si cet amour est parfois vache, les Sixers peuvent compter sur de très nombreux soutiens pour enfin atteindre le titre. Même celui de Joey Merlino, sombre personnage surpuissant dans la ville de l’amour fraternel…
Cheveux gominés à l’arrière, lunettes de soleil, costume sur mesure et assurance à toute épreuve : depuis bientôt 3 décennies, Joey Merlino règne sur le monde criminel de Philadelphie. Boss de la famille mafieuse de la 6ème ville la plus peuplée des Etats-Unis, le bonhomme a déjoué plus de 20 tentatives de meurtre – et à 58 ans, il régit encore de main de maître la pègre pennsylvanienne.
Après avoir pris le pouvoir lors d’une guerre sanglante dans les années 1990, « Skinny Joey » a vite adopté un style très public. Loin des vieilles traditions de Cosa Nostra, dans lesquelles les mafieux sont désormais replongés, lui prenait plutôt pour modèle un certain John Gotti. L’exubérance, l’attrait des flash photos, et une arrogance à toute épreuve.
Condamné à plusieurs reprises (mais toujours miraculeusement acquitté sur les affaires de meurtres), Merlino a purgé sa plus grosse peine entre 1999 et 2011. Une fois sorti, il tentait de duper le FBI en déclarant publiquement qu’il s’était rangé. Raté : en 2016, le boss est tombé dans une affaire de paris illégaux, et après un nouveau séjour de 2 ans derrière les barreaux, le quasi-sexagénaire a retrouvé la liberté en 2018.
C’est d’ailleurs à cette occasion, en sortant du tribunal, que Merlino a parlé… NBA. Interrogé sur ses affaires judiciaires en cours, il a respecté le principe traditionnel de l’omerta en ne répondant pas. En revanche, le facétieux parrain a évoqué Meek Mill, qui est son ami, ainsi que les Sixers.
Sans qu’il soit sollicité sur le sujet, Merlino s’est emporté :
Les Sixers vont être champions, vous verrez ! (sourires)
A l’époque, cette déclaration avait beaucoup fait parler à Philly. Il faut dire que « Skinny Joey » est un spécialiste des paris illégaux, que la mafia joue un rôle prépondérant dans le trucage de matchs de basket, et que Merlino lui-même avait déjà prévu la victoire des Eagles au Superbowl cette année-là. Bref, pas besoin de vous faire un dessin : dans les quartiers de la ville, on s’est mis à prendre les mots du boss pour parole d’évangile.
Il n’en fut finalement rien, puisque les Sixers ont été sèchement battus 4 à 1 par Boston. Qu’importe, Merlino, natif de Philadelphie, demeure un grand fan de Joel Embiid & co, et il ne désespère pas de les voir soulever le trophée Larry O’Brien un jour.
Espérons juste, pour le bien de tout le monde, que le sulfureux criminel reste loin des paris illégaux et trucages de matchs NBA, et qu’il ne fréquente pas non plus de joueurs des Sixers dans les spots les plus branchés de la ville – une autre spécialité des mobsters.
Si le Wells Fargo Center aime accueillir des stars au premier rang, vous n’y verrez sans doute jamais Joey Merlino. Un tel soutien est plus un poids et un danger pour les Sixers qu’autre chose…