Lorsqu’un entraineur possède une superstar dans son roster, il emprunte alors davantage la casquette de manager. Cette gestion des égos d’un groupe n’a rien de facile avec un leader affirmé, mais peut être réussie… lorsque le leader imite LeBron James aux Cavaliers.
Les playoffs 2019 avaient permis de découvrir un groupe des Clippers plein de ressources, représenté par l’alliage de talent et de hargne formé par Lou Williams, Montrezl Harrell et Patrick Beverley. À l’annonce des arrivées de Kawhi Leonard et Paul George aux côtés de ce petit groupe durant l’intersaison suivante, les espoirs étaient donc immenses.
Avec un noyau de longue date capable d’embêter les Warriors de Curry et Durant, renforcé par deux superstars d’un tel calibre, le titre 2020 semblait presque promis aux hommes de Doc Rivers. Les dernières semaines ont permis de se rendre compte que l’assemblage et la gestion d’une équipe ne sont pas aussi simples que peuvent parfois le suggérer les apparences.
Après une saison régulière conclue à la 2ème place de l’Ouest, les Clips ont laissé leurs problèmes de hiérarchie interne prendre le dessus sur leur talent. Suite à leur élimination face aux Nuggets au second tour des playoffs, les rumeurs faisant état de tensions au sein du groupe face aux privilèges accordés aux stars sont vite apparues.
Malgré le démenti rapide de Lou Williams et Montrezl Harrell, Tyronn Lue, récemment nommé à la tête du banc, a rapidement dû s’exprimer sur sa future gestion des égos. Cette dernière sera, à juste titre, l’un des plus gros chantiers qu’il devra piloter ces prochains mois pour conduire la franchise au titre.
Si l’ancien coach des Cavaliers possède encore quelques doutes sur la marche à suivre, il peut s’appuyer sur les conseils… de son ex-adjoint à Cleveland, Raja Bell. Désormais animateur du The Ringer NBA Show, l’ancien défenseur forcené a évoqué le sujet, et pris l’exemple de LeBron James aux Cavs.
Les gens savaient qu’il avait des privilèges, et les gars de l’équipe hors LeBron n’en bénéficiaient pas forcément. Mais LeBron n’en a pas profité pour les narguer et leur pourrir la vie, en les faisant attendre au moment de prendre l’avion, en retardant le développement de l’équipe ou en se comportant comme s’il était meilleur qu’eux.
À l’inverse des Clippers avec Paul George, aucun des coéquipiers de LBJ à Cleveland ne pouvait estimer qu’il était meilleur que lui. Il était donc logique que le King ait droit à certaines concessions, mais ce dernier n’en faisait pas pâtir ses partenaires. De même, le front office avait su parfaitement faire passer ce traitement de faveur auprès du reste du roster.
Vous devez faire en sorte de tourner ces privilèges comme des choix de l’organisation, et la star en question ne doit pas narguer ses coéquipiers. Il doit se comporter comme un membre normal du groupe, même s’il bénéficie d’un traitement spécial.
On imagine bien que LeBron devait également jouir de quelques passe-droits aux Lakers cette saison, à l’image de sa suite 5 étoiles dans la bulle d’Orlando. Ses équipiers n’ont pourtant jamais fait part d’une quelconque frustration, et ont même toujours été dithyrambiques à son sujet jusqu’à la conquête du titre.
Tyronn Lue et les Clippers savent donc ce qu’il leur reste à faire dans la gestion de Kawhi Leonard et Paul George pour apaiser les tensions au sein du vestiaire.