Joueur et athlète hors norme sur les parquets, Michael Jordan a également fait appel à ses talents de meneur d’hommes pour remporter ses 6 titres. Il avait ainsi pour habitude de livrer un discours bien précis avant chaque entame de présaison.
L’histoire de la NBA, à l’image de celle des autres sports, illustre bien que le talent n’est pas le seul pré-requis pour réaliser une grande carrière au plus haut niveau. Il est bien évidemment nécessaire, mais requiert également un mental et une éthique de travail irréprochable pour se hisser parmi les meilleurs joueurs de sa propre discipline.
Tous ces attributs faisaient bien évidemment partie du bagage de Michael Jordan. Dès ses premières années dans la ligue, la légende des Bulls a pu afficher toute la grandeur de sa panoplie technique, de son arsenal offensif, et de son niveau défensif. Les observateurs ont dû attendre un peu plus longtemps avant de vraiment pouvoir attester de sa résilience.
C’est en effet en se retrouvant dos au mur à plusieurs reprises qu’un joueur peut faire montre de ce genre de qualités. Une situation qu’a particulièrement dû affronter MJ à la fin des années ’80, alors qu’il butait irrémédiablement sur l’obstacle Pistons en playoffs. Pas de quoi réfréner ses ambitions de titre pour autant.
Car le numéro 23 ne se contentait pas de nourrir d’importants objectifs collectifs avant le début de chaque saison. En tant que leader, il s’assurait également que ses coéquipiers se trouvaient sur la même longueur d’onde que lui, et leur transmettait sa rage de vaincre pour mettre toutes les chances de son côté.
Il avait en outre trouvé en Phil Jackson un partenaire de choix dans sa quête. Le mythique coach faisait lui aussi en sorte que chacun fasse passer les intérêts collectifs avant ses intérêts personnels. Basketball Network rapporte ainsi une habile chorégraphie que ce dernier et son leader répétaient avant chaque entame de saison devant l’ensemble du groupe.
À la veille de chaque début de training camp, Phil Jackson faisait toujours un tour de table, demandant à chaque joueur ses objectifs individuels. Il recevait les réponses suivantes : points, rebonds, passes, une sélection au All-Star Game… Jordan, lui, disait toujours la même chose :
« Je n’ai pas d’objectifs individuels. On joue pour une seule raison, et c’est gagner le titre. L’entrainement est plus important que les matchs, et je vais continuer à m’entrainer en étant blessé alors que 95% des joueurs de la ligue ne le feraient pas. J’attends de vous tous que vous fassiez de même. Vous suivrez mon exemple. »
C’est ce qu’on appelle mettre les points sur les i d’emblée. Ses plus anciens coéquipiers, à l’image de Scottie Pippen, avaient pris le pli il y a déjà bien longtemps, et n’avaient pas forcément besoin d’une piqure de rappel annuelle. Néanmoins, les nouveaux venus comprenaient immédiatement dans quel environnement ils venaient d’atterrir avec ce genre de discours.
Et s’ils venaient à émettre des doutes sur la véracité de ces propos, ils les voyaient vite levés lors des premières séances d’entrainement. Cette pression constante mise sur ses partenaires a finalement été l’une des clés de la réussite de Jordan, qui leur diffusait sa force mentale en récoltait les fruits quelques mois plus tard.
Avant même de fouler les parquets d’entrainement, les Bulls de Michael Jordan savaient à quelle sauce ils allaient être mangés par His Airness. Malheur à ceux qui ne suivaient pas la cadence imposée.