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Nombreux sont les anciens coéquipiers de Michael Jordan à se plaindre d’avoir partagé les parquets avec lui. Un ancien joueur, gros nom de la ligue dans les années 1980, regrette à l’inverse d’avoir vu cette opportunité lui échapper… pour un pauvre petit quart d’heure.
Si The Last Dance s’est bien évidemment focalisé sur la dynastie des Bulls et sa grandeur dans l’histoire, elle a aussi permis au grand public de réaliser l’ampleur du chantier accompli par Michael Jordan aux Bulls. À son arrivée, la franchise faisait partie des plus risibles du monde du sport américain, et se voyait snobée par les habitants de Chicago.
His Airness racontait lui-même dans le documentaire la difficulté qu’il a pu connaitre pour s’intégrer dans l’équipe durant sa première saison en NBA, avec sa fameuse punchline du « cocaine circus ». Tout n’était cependant pas à jeter dans l’effectif pré-1984, à commencer par le meneur star du roster, Reggie Theus.
9ème pick de la Draft 1979, le produit de UNLV a rapidement su s’imposer dans l’Illinois, et afficher tout son talent. Celui-ci lui a notamment permis d’obtenir deux capes de All-Star, en 1981 et 1983, et de dominer ses adversaires directs grâce à ses 2m01. Malgré cela, le 15 février 1984, il est envoyé par ses dirigeants aux Kansas City Kings pour une contrepartie dérisoire. Il détaillera quelques années plus tard dans le Chicago Tribune :
Je n’ai pas joué avec cette équipe des Bulls (1984-85), et celles des années suivantes, pour 15 minutes. J’ai été tradé en février 1984, 15 minutes avant la trade deadline. Cette année-là, les Bulls ont drafté Michael Jordan.
Au moment de faire ses adieux à la NBA, en 1991, Theus avait de quoi déplorer ce départ de Chi-Town. Il n’a ainsi jamais eu l’occasion de passer un tour en playoffs dans sa carrière, et estime forcément qu’il aurait pu avoir un rôle à jouer dans les premiers runs victorieux des Bulls au début des années ’90. Passeur avisé et shooteur honnête durant ses dernières saisons, il répondait au profil de meneurs qui épaulaient parfaitement MJ.
J’aurais pu être un John Paxson ou un Steve Kerr améliorés pour eux. J’aurais pu jouer meneur aux côtés de Michael, je pense. Michael et moi s’en sommes amusés par la suite, parce qu’on est devenus amis au fil des années.
Si la qualité de leur potentiel fit peut se défendre, leur entente en dehors des terrains aurait pu se révéler plus délicate, car Riverboat Reggie possédait un train de vie qui aurait fortement déplu à Jordan. Son autre surnom, « Rush Street Reggie », tient en effet son origine de la rue dans laquelle il résidait à Windy City, et dont il fréquentait avec assiduité les établissement nocturnes.
Autre anecdote assez amusante concernant les deux joueurs : ils ont tous deux fréquenté la même femme durant leur passage à Chicago, à savoir… Juanita Vanoy, mieux connue sous le nom de Juanita Jordan. Plutôt que de partager les parquets, au plus grand regret de Theus, ils n’auront donc partagé que leur partenaire.
Il est coutume de lire que le destin des joueurs NBA ne tient à rien. Dans le cas de Reggie Theus, dont le seul palmarès reste ses 2 apparitions au All-Star Game, il ne s’est donc joué qu’à 15 minutes.
