Agacé de voir LeBron James traîné dans la boue pour avoir rejoint précipitamment les vestiaires lors du Game 3 des Finales, Isiah Thomas s’est adressé avec fermeté aux détracteurs du King.
Alors que le buzzer final du match 4 des Finales entre Lakers et Heat résonnait, LeBron James se trouvait bien sur le parquet de la AdventHealth Arena. A priori, cette précision n’a aucun raison d’être mentionnée. Pourtant, l’attitude du King dans les dernières secondes de la rencontre précédente avait fait grand bruit.
Frustré par la défaite des siens, il avait ainsi quitté le parquet avant la sirène, et s’était par la même occasion attiré bon nombre de critiques de la part des internautes. Certains d’entre eux avaient par exemple comparé cet acte à celui qui avait valu à Isiah Thomas et aux Pistons un véritable acharnement médiatique en 1991.
Les médias américains se sont bien évidemment emparés du dossier, à l’instar de l’émission phare d’ESPN « First Take ». Pour accompagner Stephen A. Smith et Max Kellerman, la chaîne avait invité un interlocuteur de choix : ce même Isiah Thomas. Et sans grande surprise, l’ancien meneur a défendu le geste de LBJ dans une longue tirade.
Isiah Thomas reacts to LeBron walking off the court early after Game 3, saying that people need to stop being selective on who they criticize and when. pic.twitter.com/FS1XwqWyGG
— First Take (@FirstTake) October 6, 2020
Je me dois d’apporter un peu de contexte historique à tout ça. Dans ma jeunesse, quand quelqu’un faisait preuve de ce qu’on appelle un « esprit sportif déplorable », que ce soit un coach ou un joueur, tout le monde se montrait compréhensif et laissait filer. C’était assez courant à mon époque de ne pas en tenir cas.
Je trouve que, de nos jours, on se montre très sélectifs – et j’insiste sur ce mot – très sélectifs dans nos critiques envers ceux qui ne se serrent pas la main. J’étais présent lors de toutes les Finales entre Lakers et Celtics, et je n’ai jamais vu Magic (Johnson) et Larry (Bird) se serrer la main et se congratuler à la fin d’une série.
Ces deux-là étaient mes idoles, mes modèles en matière de comportement. Je n’ai donc jamais vu Larry Bird serrer la main (de Magic), ni s’excuser de ne pas l’avoir fait. Je pense que ce que l’on est en train de voir, c’est une critique sélective sur ceux qui le font, et ceux qui ne le font pas.
J’estime que vous tous qui n’avez jamais évolué au plus haut niveau, pour un titre, devriez comprendre que nous sommes des êtres humains émotifs et passionnés, qui, dans ces circonstances, acceptent mal la défaite. C’est très blessant de perdre un match en Finales, ou en finales de conférence, donc vous devriez être moins sélectifs dans vos critiques, et un peu plus indulgents envers les sportifs dans ces situations.
Plutôt que d’intenter un procès contre LeBron, le Baby Face Assassin s’en est donc pris aux journalistes et au grand public, qui ne seraient pas en mesure de comprendre le processus de pensée du Chosen One dans le contexte de cette séquence polémique. Une manière détournée de se dédouaner de son fameux walk-off face aux Bulls, 29 ans plus tôt.
À contre-courant de l’opinion publique, Isiah Thomas se place comme le prestigieux avocat de LeBron James, et met l’accent sur la difficulté d’encaisser une défaite en Finales NBA. Pas sûr qu’il parvienne à convaincre ses opposants malgré la longueur de son discours.