Premier arrière à avoir directement effectué le grand saut entre le circuit lycéen et la NBA, Kobe Bryant a débarqué dans le prestigieux vestiaire des Lakers plein de confiance. Il suffit de lire sa première déclaration aux allures d’avertissement à ses nouveaux partenaires pour s’en assurer.
Aboli depuis 15 ans, le transfert direct depuis le circuit high school jusqu’à la NBA fait l’objet d’une grande propagande dans la ligue actuelle. De plus en plus en avance athlétiquement, certains prospects lycéens estiment être en capacité de pouvoir évoluer à l’échelon le plus élevé dès 18 ans, et voient progressivement leur discours obtenir une résonance importante.
Avant que David Stern ne décide de supprimer cette possibilité aux jeunes talents en 2005, la pratique se faisait de plus en plus courante, avec pas moins de 17 talents suivant ce parcours sur les deux drafts précédentes. Parmi eux, on retrouvait notamment un frêle arrière de 18 ans provenant de la Lower Meryon High School, et répondant au nom de Kobe Bryant.
Un an après Kevin Garnett, le young Mamba décidait de remettre au goût du jour cette pratique aux côtés de Jermaine O’Neal, autre prospect lycéen choisi par une franchise en 1996. Contrairement à KG, son profil physique ne répondait pas encore forcément aux exigences de la ligue. Sa cote n’était donc pas aussi élevée que celle du Big Ticket lors de sa Draft.
Mais s’il y a bien un atout sur lequel pouvait compter Bryant, il s’agit bien de sa confiance en lui. Persuadé qu’il avait le talent pour s’imposer dans l’effectif pourtant bien fourni des Lakers, il a débarqué sûr de sa force dans les installation des Angelinos pour son 1er jour. La suite des événements est racontée par Jeff Pearlman dans son livre Three-Ring Circus.
Avant de débuter l’entrainement, Del Harris, coach de l’équipe à cette époque, demande comme le veut la coutume à ses joueurs de se présenter à leurs coéquipiers. La recrue star Shaquille O’Neal, les piliers du roster Nick Van Exel et Eddie Jones : tout le monde décline alors son identité, de manière plus ou moins concise.
Shaquille O’Neal : Quoi de neuf ? Moi c’est Shaq’. C’est parti.
Derek Fisher : Salut, moi c’est Derek Fisher. Rookie. Originaire de bon vieux Arkansas. Prêt à me mettre au travail.
Nick Van Exel : Nick Van Exel. C’est ma 4ème année ici.
Eddie Jones : Eddie Jones, je viens de Floride. J’ai été à (la fac de) Temple.
Vient alors le tour de l’autre rookie des Lakers, accessoirement membre le plus jeune du groupe expérimenté de L.A. Quand certains feraient preuve d’une certaine timidité face à leurs nouveaux équipiers et leurs CV bien plus étoffés, Kobe, lui, a immédiatement souhaité leur montrer de quel bois il se chauffait.
Yo, moi c’est Kobe. Kobe Bryant. Je viens de Pennsylvanie – j’étais au lycée de Lower Merion, j’ai dominé tout le monde. Je veux juste tous vous faire savoir que personne ne va me ridiculiser. Je ne vais laisser personne en NBA me ridiculiser. Donc faites gaffe.
De quoi encore une fois vérifier que la fameuse Mamba Mentality n’est pas apparue en NBA, mais habitait déjà la légende des Lakers bien avant ses premiers pas dans la ligue. Sans savoir s’il parlait de bizutage, ou bien du traitement qu’allaient lui réserver ses adversaires sur les terrains, il a en tout cas visiblement obtenu gain de cause.
Pas du tout intimidé par son nouvel environnement en tant que prospect issu de high school, Kobe Bryant a mis directement les points sur les i avec ses nouveaux partenaires des Lakers. Le personnage mythique était déjà bel et bien né.