Bourreau de travail, Jimmy Butler n’a généralement pas besoin de motivation supplémentaire pour se déchirer à l’entrainement. Un événement, intervenu rapidement après son arrivée au Heat, l’a pourtant poussé à se montrer encore plus exigeant avec lui-même.
Le 6 juillet dernier, la nouvelle tombe avec fracas. Éliminés de justesse par les futurs champions en titre au second tour des playoffs, quelques semaines plus tôt, les Sixers envoient Jimmy Butler à Miami dans le cadre d’un échange à 4 équipes. La première pierre de la reconstruction amorcée au Heat, qui pouvait cependant interroger.
À cet époque, l’ailier ne restait pas forcément sur une grande saison, et avait une nouvelle fois fait parler de lui pour son comportement dans les vestiaires de sa franchise. Son arrivée dans l’organisation de Pat Riley, plutôt intransigeant sur ce genre de comportements, avait de quoi générer quelques doutes dans l’esprit des observateurs.
Il n’a pourtant pas fallu longtemps pour que Buckets gagne le cœur de son nouveau dirigeant. Dès la première semaine du training camp des Floridiens, la star débarque au gymnase 6h30 avant le coup d’envoi de chaque session, soit… à 3h30 du matin. Une attitude digne d’un leader souhaitant réussir dans son nouvel environnement, qui ne pouvait que plaire à son front office.
Avance rapide jusqu’a ce lundi 31 août, où l’on a pu s’apercevoir que ce « travail supplémentaire » avait payé. Face aux Bucks, dans le cadre du Game 1 des demi-finales de conférence, Butler a su répondre présent lorsqu’on l’attendait le plus. Avec 40 points au compteur, il a fait en sorte de donner un premier avantage à son équipe (115-104).
C’est d’ailleurs dans le cadre d’un papier sur ce match exceptionnel de sa part que Brian Windhorst d’ESPN a révélé un secret que Miami s’était bien gardé de révéler jusqu’ici. Un secret qui concerne justement les séances d’entraînement nocturnes que s’est infligé l’ancien des Bulls avant même le début de la saison.
Le training camp du Heat est réputé comme étant exigeant. Extrêmement exigeant. Parmi les plus exigeants, NBA et NFL confondues. L’un des premiers tests consiste ainsi à parcourir 10 fois la longueur du terrain en moins d’une minute. Ce, à de multiples reprises, et avec simplement 2 minutes de récupération entre chaque course.
Butler est un homme qui se nourrit des défis, et qui voulait forcément réussir celui-ci haut la main, d’autant plus devant les yeux de Pat Riley. Après avoir passé les premiers rounds sans aucun soucis, il sent son dos se raidir lors du 5ème. Impossible pour lui de battre par la suite le chrono. Il venait d’échouer pour son 1er jour dans sa nouvelle franchise.
C’est cet affront qui l’a poussé à revenir aussi tôt les jours suivants à la salle, dans le but de le laver et de ne pas voir son nom moqué dans la presse. Mais le Heat n’a rien révélé aux journalistes, souhaitant soutenir leur nouvelle figure de proue. Un choix payant, qui a finalement conduit Erik Spoelstra à lâcher cette déclaration sur lui après le succès face aux Bucks.
Il correspond à tous nos principes, à notre fabrique et à notre identité. On se trouve dans des circonstances exceptionnelles, qui ne sont faciles à appréhender pour personne. Il faut un niveau de discipline, de structure et de camaraderie pour réussir. Jimmy, malgré ce qu’on peut entendre sur lui, est un gars très appréciable dans les vestiaires, et je pense que ça aide dans une configuration comme celle-ci.
Après ça, impossible pour ses coéquipiers, ses entraineurs et ses dirigeants de ne pas respecter Jimmy Butler. Véritable machine, le leader du Heat s’est servi de cet échec comme d’une motivation supplémentaire pour se dépasser. Il y parvient pour l’instant avec brio.