Menés 0-3 dans la série contre Boston, les Sixers se rapprochent de la fin de leur saison douloureuse. Un problème d’effectif va sans doute se poser pendant l’intersaison, de même qu’un problème de salary cap. Une situation bien difficile en Pennsylvanie, sur laquelle on vous propose de se pencher.
Comment en est-on arrivé là à Philadelphie ? Comment a-t-on pu passer d’une équipe bâtie pour les playoffs, avec les espoirs portés par la presque qualification en finale de conférence l’an passé, à une équipe sweepée ou presque au premier tour un an plus tard ?
À première vue, les Sixers avaient pourtant les armes pour viser plus haut que l’année d’avant. Leurs deux stars, Ben Simmons et Joel Embiid, ont engrangé de l’expérience, Tobias Harris a été préféré à Jimmy Butler pour poursuivre l’aventure à Philly, et Al Horford est arrivé en renfort dans la raquette.
Certains jeunes se sont même révélés. Le rookie Matisse Thybulle a montré de belles choses pour sa première année en NBA, et le sophomore Shake Milton s’est fait un nom en 2020, notamment lorsqu’il a scoré 39 points face aux Clippers le 1er mars, juste avant que la saison ne s’arrête.
Et pourtant, rien ne s’est passé comme prévu. Les Sixers ont fini à la 6ème place de la conférence Est, derrière des équipes comme le Heat ou les Pacers, qu’ils auraient pu battre au vu de leur effectif. La saison avait pourtant pas mal démarré (20 victoires pour 7 défaites au 13 décembre), puis tout est allé de travers.
La première chose notable cette saison, ce sont les absences beaucoup trop nombreuses des stars de l’équipe. Sur les 73 matchs de saison régulière disputés par Philly, il y en a eu 32 dans lesquels soit Ben Simmons, soit Joel Embiid, soit les deux n’étaient pas là.
Lire aussi | Joel Embiid réagit à la possibilité de se faire sweeper
Tout ça s’est poursuivi en playoffs avec l’absence de Simmons. Joel Embiid doit tenir à lui tout seul la baraque face aux Celtics, e il ne se débrouille pas si mal avec 30 points et 13 rebonds de moyenne sur la série. Mais c’est insuffisant. Quid de Tobias Harris et Al Horford, signés l’été dernier ? C’est là aussi l’autre partie du problème, peut-être la plus grosse.
Dans une ligue aujourd’hui dominée par le jeu extérieur et le shoot à 3-points, les joueurs dits « 3-And-D » sont favorisés. C’est dans ce but que Harris et Horford ont signé de gros contrats à l’intersaison. 180 millions sur 5 ans pour le premier, 109 millions sur 4 ans pour le deuxième. Ce sont les deux plus gros salaires de Philly, devant Embiid. 289 millions de dollars, dont 60 millions sont partis dans leur poche rien que cette saison !
Est-ce qu’ils ont justifié cela en playoffs, là où on les attendait le plus ? Non, et c’est rien de le dire. En défense, ils n’ont rien pu faire pour stopper la machine Jayson Tatum, Kemba Walker et Jaylen Brown. Et à 3-points, c’est un 0 pointé. Sur les 3 matchs, ils ont tenté à eux deux 13 tirs longue distance. Ils n’en ont rentré aucun. Tatum et Brown en ont d’ailleurs réussi presque autant à eux seuls que toute l’équipe des Sixers réunie (20 contre 23). Et globalement, c’est très faible aussi avec à peine plus de 5 points de moyenne pour Horford, et 14 pour Harris.
Tobias Harris this series:
— StatMuse (@statmuse) August 22, 2020
14.3 PPG
33.3 FG%
0 3P% (0-10) pic.twitter.com/0dSuGmaWWr
La saison régulière avait pourtant montré que les Sixers avaient les cartes en main pour les arrêter. Sur les 4 confrontations, Philly en avait remporté 3. Tatum et Walker étaient contestés au shoot, et ont peinés à se démarquer (24 sur 72 pour Tatum sur l’ensemble des 4 matchs, 22 sur 59 pour Walker). Quelques mois et un confinement plus tard, la tendance est complètement inversée et Philadelphie s’apprête à sortir par la petite porte.
En résumé cette saison, on a parfois senti les Sixers moins investis, moins appliqués dans le jeu. Après des années passées à croire au « Process », l’équipe repart cette fois avec l’impression d’avoir fait un pas en arrière. Et le problème, c’est qu’il sera dur de se débarrasser des contrats-poison et de remobiliser les troupes…