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Désigné comme le « Anthony Davis Stopper » par son entraîneur face aux Lakers, le rookie des Blazers Wenyen Gabriel vient de loin, et l’a prouvé avec un acte de gentillesse des plus admirables il y a peu.
Il y a un peu plus de 23 ans, alors qu’il n’était âgé que de quelques jours (!), il fuyait son Soudan natal et la guerre civile avec sa mère et ses frères et sœurs pour rejoindre l’Egypte. Désormais, il dispute les playoffs en tant que titulaire avec les Blazers, et se voit confié la mission de réduire l’apport offensif d’un certain Anthony Davis.
Wenyen Gabriel fait partie des belles histoires de la NBA, et de ces joueurs qui n’étaient a priori pas du tout destinés à obtenir une place dans la ligue. Il suffit de se plonger dans l’histoire de son prénom pour s’en apercevoir. Née un an avant lui, sa sœur décède avant qu’il ne voit le jour. Ses parents lui attribuent donc le prénom Wenyen, qui signifie littéralement « Essuie tes larmes » dans son langage Dinka.
Deux ans après l’arrivée de sa famille au Caire, le jeune Wenyen se voit accordé avec cette dernière le droit d’asile aux États-Unis. Les Gabriel rejoignent alors Manchester, New Hampshire, et débutent leur rêve américain. C’est là que le petit dernier de la fratrie découvre le basket, et commence à faire ses gammes.
Avance rapide jusqu’à juin 2018, et le produit de Kentucky n’entend pas son nom appelé par Adam Silver, ou même par Mark Tatum. Non-drafté, il signe un two-way contract avec les Kings, et signe un an plus tard son premier bail garanti. Sans connaitre la trajectoire qu’il empruntera dans la ligue, on sait déjà que sa personnalité mérite d’être saluée grâce au célèbre commentateur Mike Breen.
Assis à l’arrière d’un Uber, Gabriel entame une discussion banale avec son conducteur, et réalise après avoir quitté le véhicule qu’il y a oublié son portefeuille. Incapable de renouer le contact avec le chauffeur, il retrouve avec surprise ce dernier devant la porte de son domicile, le fameux portefeuille en main.
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Ce geste, Wenyen ne va pas l’oublier. Alors que la plupart d’entre nous s’inquiétaient de la sécurité financière de notre famille et de nos proches pendant la crise du coronavirus, Gabriel, lui, se faisait du souci pour le conducteur Uber. Il savait que ce dernier faisait partie des personnes les plus à risque, ne serait-ce que par son âge avancé, mais également à cause de son travail où il reste avec des centaines d’inconnus dans un espace clos.
Durant leur courte conversation, il avait également appris de sa bouche qu’il souffrait d’arthrite aux genoux à cause de son passif d’athlète au lycée. Face à cette situation, et malgré sa paie relativement peu élevée par rapport au reste de la ligue, le jeune joueur des Blazers a décidé d’agir. C’est donc Mike Breen qui résume la suite.
Il estimait que cet homme n’avait pas à conduire sa voiture à son âge durant la pandémie, donc il a déposé 2500$ sur le compte Uber de ce monsieur pour qu’il n’ait pas à conduire dans ce contexte. Il n’en a parlé à personne, mais le conducteur a tellement été touché par la gentillesse de Wenyen Gabriel qu’il a contacté les médias et a dit : « Les gens doivent savoir ce que ce jeune homme a fait pour moi. Je serai l’un de ses fans à vie. »
Si son nom signifie bien « Essuie tes larmes », son acte gardé sous silence et simplement rapporté par son bénéficiaire nous met plutôt la larme à l’œil. Le genre d’histoires qui vous font découvrir et vous permettent d’apprécier un joueur encore très méconnu du grand public.
À l’image de ce chauffeur Uber, on souhaite désormais à Wenyen Gabriel de voir sa carrière se poursuivre à l’issue de ces playoffs avec Portland. Une manière de saluer son acte rempli de bonté.
