Entre 1984 et 1986, Larry Bird était tout simplement sur le toit du monde. Preuve un soir de février 1985, quand l’ailier des Celtics a sorti un match inhumain, ponctué d’une déclaration archi-insolente.
On n’en parle trop peu, mais c’est un des plus gros « what if » de l’histoire : et si Larry Bird avait pu jouer 12 ou 15 ans en bonne santé ? Quelle serait sa place dans l’histoire ? Arrivé en NBA en 1979, Larry Legend n’a pu jouer « que » 8-9 ans au top niveau, la faute à des pépins de santé importants très récurrents à partir de 1988.
Son « peak », le Hick From French Lick l’a connu entre 1984 et 1986. Il rafle alors 3 MVPs consécutifs, glane 2 bagues, 2 MVP des Finales, le tout en saupoudrant ses adversaires d’un trash-talking salé soir après soir.
Mais le 18 février 1985, Larry Bird est ronchon. La veille, ses Celtics, qui ont battu les Lakers lors des épiques Finales précédentes, ont perdu face à Magic Johnson et sa bande. En back-to-back après un trajet de plusieurs centaines de kilomètres, les C’s sont annoncés fatigués au moment de rentrer sur le parquet pour y affronter le Jazz. Mais rapidement, tout bascule.
Lire aussi | La Saint-Valentin insolente de Larry Bird
Revanchard comme jamais, Bird entre dans la zone dès le premier quart-temps. Il shoote, il distribue, il intercepte, il domine au rebond, il sert le popcorn. Bref, il fait tout. Tant et si bien qu’à l’issue du premier quart-temps, le MVP en titre compile, asseyez-vous, 12 points, 9 rebonds, 5 passes et 4 interceptions.
La démonstration continue ensuite, et après trois quarts-temps, l’heure est au bilan : 30 points, 12 rebonds, 10 passes, 9 interceptions. Boston mène d’une vingtaine de points, et Larry Legend s’apprête à regarder le dernier quart depuis le banc, le sentiment du devoir accompli.
C’est alors qu’un membre du staff le prévient que s’il revient en jeu, il peut signer une interception pour valider un rarissime quadruple-double. La réponse de Bird se veut laconique :
Pourquoi faire ? J’ai déjà fait assez dégâts comme ça.
Larry Legend ne reviendra jamais en jeu, préférant ponctuer sa soirée de cette phrase sauvage plutôt que d’un accomplissement statistique sans valeur à ses yeux. Pour le plaisir, les highlights du premier quart-temps de Bird ci-dessous :
Au sommet de sa carrière, la domination de Larry Bird était si colossale qu’elle en était presque effrayante. Les joueurs du Jazz doivent encore s’en souvenir…