Propriétaire des Hornets depuis 2010, Michael Jordan tente par ce biais de relancer la franchise de sa Caroline du Nord natale. Mais quelques années avant cela, His Airness était tout proche de racheter une toute autre organisation, bien moins évidente.
De nos jours, le rachat d’une franchise NBA est devenu chose rare, de par la valeur exponentielle prise par les 30 équipes de la ligue. Pour devenir propriétaire des Timberwolves, 28ème plus gros marché en termes de valeur financière, Kevin Garnett est par exemple obligé de s’associer avec un fonds d’investissement pour dépenser la somme demandée, estimée à 1.375 milliards de dollars.
Il y a quelques années, Michael Jordan était bien loin de devoir réunir autant d’argent pour récupérer les rênes d’une franchise. Le contexte s’y prêtait parfaitement, avec plusieurs dirigeants désireux de céder leurs parts à moindre coût. En mars 2010, il n’a donc eu à dépenser « que » 180 millions de dollars pour se placer à la tête des Charlotte Hornets.
Un rachat symbolique pour le joueur le plus iconique de l’histoire, pur produit de la Caroline du Nord. Néanmoins, l’histoire aurait pu être bien différente. Suite à sa deuxième retraite avec les Bulls, Jordan s’est transformé en actionnaire minoritaire et président des Wizards. Comme tout le monde le sait, il a finalement décidé de reprendre du service en tant que joueur dans la capitale.
Suite à cette parenthèse de fin de carrière que beaucoup aimeraient oublier, His Airness aurait volontiers souhaité retrouver du service dans les bureaux de Washington. Les propriétaires de l’organisation n’étaient cependant pas prêts à céder leur fauteuil, et Jordan a donc dû se rabattre sur une autre équipe. Dans les colonnes du Chicago Tribune, Sam Smith nous apprenait donc en juin 2003 que le jeune retraité était tout proche de devenir propriétaire… des Bucks.
Des sources ont indiqué que (David) Stern a invité Jordan à New York le mois dernier pour rencontrer les représentants de cinq équipes au sujet d’un potentiel actionnariat complet ou partiel. Il s’agirait de Charlotte, Atlanta, Miami, San Antonio et Milwaukee. Sachant que les Bucks étaient en vente depuis un an, Stern et Jordan ont opté pour ce dossier.
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À l’époque, les Bucks étaient évalué à quelque 200 millions de dollars. Malgré des revenus en carrière conséquents, la capacité de MJ a pouvoir régler cette somme à lui seul poussait Herb Kohl, le propriétaire de la franchise, à l’inquiétude. Finalement, son offre s’est révélée viable, et n’est donc pas la raison qui fait capoter le deal.
Kohl, très attaché à son équipe et à ses racines, ne souhaitait absolument pas la voir déménager dans un nouveau marché. Jordan n’ayant aucun lien particulier avec Milwaukee ou le Wisconsin, l’homme d’affaires a donc préféré annuler la transaction au dernier moment. À tel point que Jordan était déjà prêt à intervenir au sujet du pick de draft des Bucks selon Chad Ford.
Michael Jordan faisait tout pour acheter les Bucks ce soir-là. Tout le monde pensait que toutes les conditions étaient réunies pour qu’il en devienne le nouveau propriétaire. L’une des raisons pour lesquelles il poussait pour que cela se fasse rapidement, c’était parce qu’il voulait faire le choix de draft de Milwaukee. Mais les Bucks ne voulaient pas qu’il influe là-dedans tant que le deal n’était pas conclu. Évidemment, tout s’est écroulé un ou deux jours plus tard.
Kohl a finalement cédé sa place à un groupe d’actionnaires visiblement très fidèle à Milwaukee, en témoigne la récente construction de la nouvelle salle de l’équipe dans la ville. Jordan, lui, a dû attendre 7 ans pour enfin endosser le costume dont il rêvait, qui plus est dans une ville à laquelle il est étroitement lié.
À deux doigts de récupérer l’actionnariat des Bucks en 2003, Michael Jordan s’est finalement contenté du rachat des Hornets 7 ans plus tard. Aujourd’hui, il souhaiterait certainement que sa franchise présente les mêmes résultats que Milwaukee.