Grenade prête à dégoupiller à n’importe quel instant sur les parquets, Ron Artest s’est finalement bien entendu avec l’autre fort caractère de Kobe Bryant aux Lakers. Il révèle le secret de cette bonne entente, surprenante pour certains.
L’épisode de « Malice at the Palace » reste malheureusement le moment le plus régulièrement évoqué au sujet de la carrière de Ron Artest – ou Metta World Peace. Pourtant, outre cet épisode qui reflète certes une forte partie de sa personnalité, l’ailier s’affirmait comme un sacré joueur de basket, et surtout un défenseur qu’aucun adversaire ne souhaitait affronter.
Son passage aux Pacers, entre 2001 et 2006, se place certainement comme le plus réussi de sa carrière d’un point de vue individuel. Il l’a notamment vu intégrer la East Team lors du All-Star Game 2004, et remporter le titre de Défenseur de l’Année cette même année. Son unique bague de champion, elle, a été obtenue avec les Lakers 6 ans plus tard.
Artest débarque durant l’été 2009 à Los Angeles, quelques semaines après avoir chuté face à la troupe de Phil Jackson en playoffs avec les Rockets. La plus-value sportive est certaine pour les Angelinos, mais l’insertion de Ron-Ron dans l’effectif interroge beaucoup d’observateurs. Son caractère bien trempé pourra-t-il s’implanter aux côtés de celui de Kobe Bryant, sans provoquer une implosion du vestiaire des champions en titre ?
Les deux hommes entretenaient en effet une relation plutôt tumultueuse depuis plusieurs années. Chacun de leurs affrontements, qui étaient plutôt fréquents lorsque Artest évoluait aux Kings, résultaient en une pluie de trash-talking et de coups bas. Les questionnements autour de leur association étaient donc plus que légitimes.
Un an plus tard, force était de constater que le pari se révélait être une réussite, tandis que les anciens pires ennemis fêtaient ensemble le back-to-back de la franchise. Aucun incident majeur n’était à déplorer, et une sorte d’amitié était même née. Pour Clutchpoints, MWP revient sur le lien qui l’unissait au Mamba.
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Quand vous êtes un compétiteur, et que vous essayez d’être le meilleur, vous croisez plein de gens qui ont le même objectif que vous. Je fais partie de ces gars. Donc quand j’affronte quelqu’un, je ne l’apprécie pas.
Mais avec Kobe, ce n’était pas du désamour. C’était du respect.
Une attitude de pur compétiteur et de gagnant, qu’il partageait avec Kobe. Les deux coéquipiers avaient donc plus de points communs qu’il n’y paraissait, et ont tous les deux eu leur importance lors des Finales face à Boston. Pendant que Bean scorait à tout va et portait son équipe offensivement, Artest apportait ses points à des moments clés.
L’histoire se souvient notamment du trois-points ultra-clutch inscrit par ce dernier dans les ultimes instants du Game 7. Néanmoins, c’est par son sale boulot défensif et sa grinta qu’il s’est principalement démarqué durant la série. Un style de jeu pas forcément flashy mais efficace, qu’il doit selon lui à ses racines new-yorkaises.
J’ai toujours été un tueur, depuis ma jeunesse à Queensbridge (quartier populaire de New York, ndlr). Quand vous jouez avec les gars de Queensbridge – quand ils vous laissent jouer, vous devez tout donner. Quand vous jouez dans les circonstances dans lesquelles j’ai jouées… À 11 ans, on se la donnait, on jouait dur, c’était ancré en nous.
Prototype parfait du joueur qu’il vaut mieux avoir dans son équipe, Ron Artest n’a pas eu de mal à s’intégrer aux Lakers et auprès de Kobe Bryant grâce à sa mentalité de compétiteur éternel.