Personnage parmi les plus redoutés des journalistes NBA, Gregg Popovich cache derrière sa froideur apparente un homme bien plus complexe. Doris Burke a eu l’occasion d’en faire l’expérience, et raconte un épisode qui illustre bien la vraie nature du coach.
Avec 24 saisons à son actif à la tête des Spurs, Gregg Popovich s’est forgé une réputation bien particulière auprès des journalistes. Si sa barbe et ses cheveux blancs peuvent à première vue le rendre attachant et facile d’accès, l’entraîneur de 71 ans prend au contraire un malin plaisir à faire souffrir ses interlocuteurs derrière les micros.
Une attitude qui amuse le plus souvent, mais qui peut aussi se révéler traumatisante pour des jeunes reporters pas forcément habitués à recevoir un tel traitement. Du haut de ses 30 ans d’expérience dans le métier, Doris Burke ne fait plus partie de ces victimes du franc parler de Pop’.
La journaliste américaine, qui s’est construite une solide réputation dans la ligue, entretient désormais une relation teintée d’un grand respect mutuel avec le coach. Avec d’innombrables rencontres sur les parquets, elle se montre particulièrement marquée par l’une d’entre-elles, qu’elle a récemment racontée dans les colonnes du New York Post :
J’adore Gregg. Pour être honnête, je n’apprécie pas plus que quiconque ces interviews avec lui sur le bord du terrain, mais je vais vous raconter une histoire à propos de Pop’ qui le représente bien. Il venait de perdre le Game 7 des Finales 2013. Je sors de la salle de Miami, et nos chemins allaient se croiser. Je ne voulais même pas croiser son regard. Je baisse la tête, me recule et le laisse passer.
Un brin de contexte, qui nous permet aisément d’affirmer que ce moment avait tout pour être gênant pour chacun d’entre eux. Fraichement vaincu dans un match 7 en Finales NBA, Popovich n’avait pas forcément la tête à discuter avec une journaliste. Burke, elle, ne se voyait pas remettre le couvert à propos de cette défaite si douloureuse pour son vis-à-vis.
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De moment de gêne, il n’y a finalement pas eu. Plutôt tout le contraire, grâce justement à la personnalité si particulière du technicien de San Antonio. Doris Burke poursuit sa touchante histoire :
Là, il attrape mon épaule, me tourne vers lui et me dit : « Alors, maintenant, qu’est-ce que vous allez faire de vos vacances ? » J’étais choquée, et je lui ai dit : « Je vais faire un voyage à Napa (en Californie, ndlr). » Il me sort : « Doris, voilà le mail de ma secrétaire. Envoyez-lui un message, et dites lui ce que vous faites. »
Et il m’a renvoyé un e-mail avec une liste de lieux que je devais visiter. Ça représente bien plus Gregg Popovich que ces moments absolument douloureux pour les reporters sur la ligne de touche.
On est effectivement loin du personnage tyrannique si bien connu de Gregg Popovich dans ce témoignage. À force de rencontres récurrentes et de questions pertinentes qui lui sont adressées, l’entraîneur des Spurs sait se montrer bien plus attentionné à l’égard des journalistes. Une face cachée qui a agréablement étonné Doris Burke.
Derrière ses traits durs et sa réputation des plus intimidantes, Gregg Popovich reste un être humain, qui peut faire preuve de gestes d’attention et de classe. Doris Burke s’en montre encore toute secouée.