Coéquipiers entre 1988 et 1992, Craig Hodges et Michael Jordan ont conquis deux titres ensemble, et ont partagé de nombreuses conversations. Durant l’une d’entre elle, le numéro 23 a révélé lequel de ses rivaux possédait un niveau équivalent au sien.
Si l’on se souvient volontiers de John Paxson comme le meneur de jeu qui a accompagné Michael Jordan durant son premier three-peat, Craig Hodges avait lui aussi son importance. Pensionnaire du banc, le 48e pick de la Draft 1982 apportait toute son expérience et ses qualités de shooteur dans la rotation de Phil Jackson à cette époque.
Il ne compte cependant que deux bagues à son actif, ayant mis un terme à sa carrière en 1992, à seulement 31 ans. Cela ne l’a pas empêché de nouer des liens plutôt cordiaux avec MJ durant les 3 saisons et demies passées à ses côtés aux Bulls, et de beaucoup échanger avec son arrière et leader.
Forcément, au moment d’évoquer son ancien partenaire, Hodges se veut très respectueux et admiratif. De par son expérience avec lui, il confirme que la légende des Bulls se place sans conteste comme le GOAT. Néanmoins, il ne devrait pas ce titre simplement à ses talents de basketteur d’après l’ancien meneur.
Pour Vlad TV, ce dernier a expliqué que la place qu’occupe His Airness dans la mémoire du grand public est non seulement due à ses performances durant ses 15 saisons NBA, mais aussi à une autre caractéristique. Celle-ci le séparait d’ailleurs d’autres joueurs mythiques de l’époque, dont un possédait le même niveau que Jordan selon son propre aveu.
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Tous les grands sportifs n’ont pas une telle valeur marketing, alors qu’ils ont tout autant de talent. Une fois, la conversation avec Clyde Drexler est arrivée sur la table, et MJ a dit : « Clyde Drexler est aussi bon que moi. Il ne sait juste pas comment jouer le jeu. » On ne parlait pas de basket, et c’est la question que je lui ai posée : « Qu’est-ce que tu veux dire ? » « Tu sais très bien ce que je veux dire. » Point à la ligne.
Sur les parquets, les comparaisons et duels entre Jordan et Drexler étaient monnaie courante en ce temps. Bulls et Blazers s’étaient par exemple retrouvés lors des Finales 1992, avec une victoire finale 4-2 de Chicago malgré des prestations solides du Glyde. En ce qui concerne l’influence et la notoriété en-dehors des terrains, de duel, il n’y avait plus.
Bien loin de posséder le charisme et l’image de marque qu’avait son grand rival, Drexler en pâtit encore aujourd’hui, puisqu’il a bien moins marqué l’esprit collectif que plusieurs de ses pairs. Et ce, alors qu’il affichait un niveau exceptionnel, qui lui a valu cette déclaration privée de MJ.
Comme quoi, le numéro 23 savait aussi reconnaitre la grandeur de ses adversaires quand cela l’imposait. Il ne nous a en effet pas habitué à ça, notamment au sujet de Drexler. Dans The Last Dance, il affirmait par exemple qu’il était… offensé de voir son nom juxtaposé avec celui de l’arrière mythique de Portland. Deux poids, deux mesures.
Du point de vue du talent pur, Clyde Drexler n’avait donc rien à envier à Michael Jordan selon ce dernier. La différence entre les deux hommes se faisait dès lors au-delà des parquets.