Empêtré dans une affaire judiciaire depuis près d’un an, Zion Williamson voit les allégations portées contre lui et son passage à Duke s’intensifier ces derniers jours. Retour sur ce dossier rocambolesque.
En mai 2019, alors que la saison NCAA est déjà terminée depuis plusieurs semaines, Zion Williamson est persuadé d’être choisi en première position de la Draft à venir. À juste titre, comme le révèlera la suite des événements. Pour préparer au mieux sa carrière NBA qui s’annonce, il décide de signer avec la prestigieuse agence de marketing Creative Artists Agency.
Néanmoins, ses anciens représentants de Prime Sports, et tout particulièrement son ancienne agent Gina Ford, n’entendent pas laisser filer leur jeune client si facilement. Alors que ce dernier était sous contrat depuis quelques mois avec la structure, celui-ci stipulait qu’il ne pouvait être rompu durant les cinq premières années de sa validité.
Le 13 juin 2019, Zion et son équipe d’avocats décident donc de déposer la première plainte en date pour invalider le bien-fondé dudit contrat, et lui permettre d’être représenté par la Creative Artists Agency en toute légalité. Le début d’un dossier aux nombreux rebondissements, dont les dernières péripéties sont intervenues il y a peu.
Au cours de cette affaire, opposant donc grossièrement Williamson à Gina Ford, c’est cette dernière qui s’est retrouvée dans un premier temps en difficulté. L’ancien de Duke a en effet invoqué le Uniform Athletes Agents Act, une loi de Caroline du Nord qui se veut protectrice des athlètes-étudiants. Ce dernier prévoit qu’un « agent-athlète » doit être agréé par l’état pour pouvoir parapher un contrat avec un jeune sportif.
Or, Gina Ford ne répond pas à ce pré-requis en Caroline du Nord. Pour ne pas voir Williamson filer si facilement, elle dépose à son tour une plainte, cette fois-ci en Floride, pour obtenir des dommages et intérêts financiers du joueur et de ses nouveaux représentants. Les deux dossiers vont par la suite se croiser inlassablement, jusqu’au mois de mai 2020.
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Toujours dans une mauvaise position, Gina Ford tente elle aussi de discréditer le statut de son opposant. Le 10 mai, elle dépose une requête d’examen pour déterminer si, oui ou non, Zion aurait reçu de l’argent et des cadeaux de Duke, Nike et Adidas. Son but : remettre en cause le statut d’athlète-étudiant du rookie des Pelicans durant son passage en NCAA.
Le règlement de la ligue universitaire interdit formellement à ses membres ce genre de pratiques. Or, si Zion avait effectivement enfreint ce règlement, il ne serait alors plus en droit d’invoquer le Uniforme Athletes Agents Act. Pour appuyer sa demande, Gina Ford évoque alors l’existence de messages et de mails qui prouveraient la culpabilité de Williamson.
Ce ne serait pas l’intérieur de 19 ans qui aurait directement reçu des dons de Duke et de grandes marques. Les noms de sa mère, Sharonda Sampson, et de son beau-père, Lee Anderson, apparaissent ainsi dans le dossier, et seraient les bénéficiaires de ces cadeaux. Ces derniers comporteraient, entre autre, plusieurs voitures, ainsi qu’une luxueuse résidence à 950 000$ dans laquelle la famille Williamson a résidé durant sa saison NCAA.
Le 4 juin dernier, le procès mené en Floride par Gina Ford s’est vu repoussé de manière temporaire. L’affaire pourrait cependant s’étaler dans le temps, alors que Williamson n’a aucun intérêt à répondre aux allégations de son ancienne agent, même s’il est innocent, et que Ford ne semble pas prête à baisser pavillon. On ne serait donc qu’au début de ce vaste manège judiciaire.
À seulement 19 ans, et après simplement 19 matchs joués dans la ligue, Zion Williamson fait déjà l’objet d’une affaire judiciaire complexe. Un début de carrière tout aussi animé sur qu’en-dehors des terrains.