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L’une des grandes incertitudes qui entourent la reprise de la saison n’est autre que l’enjeu sanitaire. Si la NBA tente évidemment de faire son maximum pour éradiquer les risques, des experts envoient un gros signal d’alerte quant à leur présence, et ce malgré les précautions prises par la ligue. Explications.
Le climat social tendu qui pèse sur les États-Unis, les restrictions liées à la venue de leur famille dans la bulle où ils seront placés… Les inquiétudes des joueurs au sujet de la reprise de la saison sont nombreuses. Face à ce constat, et comme on pouvait le redouter, plusieurs d’entre eux se disent prêts à ne pas refouler les terrains dans les prochaines semaines. 4 premiers noms ont déjà été révélés.
À ces motifs de crainte, viennent également s’ajouter les risques sanitaires, alors que le coronavirus est encore bien présent sur le territoire américain (la barre des 120.000 morts se rapproche). Ces derniers jours, les insiders multipliaient les tweets pour détailler les mesures que compte prendre la ligue dans ce contexte. La tenue de la compétition en quarantaine, à Disney World, en fait notamment partie.
Malgré tous ces plans d’action, plusieurs spécialistes de santé maintiennent leurs préoccupations. Interrogés par Zach Lowe d’ESPN, ils doutent de l’efficacité de la bulle sanitaire et parlent même « d’énormes risques ». Steven Pergam, professeur agrégé à l’Université de Washington et spécialiste des maladies infectieuses au Fred Hutchinson Cancer Research Center, prévient de façon inquiétante :
Ils vont voir sur le terrain des choses auxquelles ils ne s’attendaient pas.
Les dernières informations rapportées par les journalistes américains se focalisaient principalement sur la gestion du personnel du parc, qui devra s’assurer du bon déroulement du quotidien des stars. Des tests journaliers à la maladie et des contrôles de température fréquents sont prévus, tout comme l’évitement de tout contact avec les joueurs et le port de masques.
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Mais tout cela ne réduira pas le risque à zéro, comme l’indique Ashish Jha, directeur du Harvard Global Health Institutel :
Le principal point faible potentiel est la façon dont ces employés interagissent avec les effectifs de la NBA.
Les différentes surfaces et objets présents dans le parc (comme les poignées de porte) sont à risque, dans le sens où ils peuvent être touchés par le personnel et les joueurs. Mais au-delà, la possibilité de contagion dans ce confinement à 2.000 personnes soulève des angoisses, notamment chez Steve Mooney, professeur adjoint d’épidémiologie à l’Université de Washington, qui pointe du doigt une cause bien précise.
Les joueurs vont respirer fort, ce qui semble être capable de transmettre le virus sur la base de ce que nous savons maintenant. Si un joueur tombe malade, je m’attends à ce que d’autres le soient aussi.
Les dernières études en date démontrent en effet que les exercices à haute intensité augmentent le risque de contraction du virus par rapport à ceux d’intensité plus faible. Les fameuses gouttelettes projetées sont alors plus nombreuses, et les hauts plafonds de salles de Disney World n’atténueraient pas les risques de manière significative.
Enfin, outre la santé physique, c’est aussi la santé mentale des joueurs et personnels de la ligue qui pourrait être mise à rude épreuve. Sandro Galea, épidémiologiste et doyen de la Boston University School of Public Health, s’interroge sur ce dernier point.
Il y a des questions sur la santé mentale de ceux qui sont mis en quarantaine – ce qui est, comme nous le savons, un problème – et sur la valeur sociale de ce que nous essayons de réaliser.
À la lecture de tous ces avertissements, les réfractaires à une reprise de la saison ne risquent pas de modifier leur position.
Reste désormais à savoir si la ligue se montrera prête à réouvrir le débat entre énormes enjeux financiers, et risques sanitaires toujours bien présents.
