Avec près de 200 millions de dollars perçus au cours de sa carrière, difficile d’imaginer Allen Iverson avoir souffert de problème d’argent. Ce fut pourtant le cas, à cause d’une gestion financière aussi incroyable que déplorable. Explications.
Star de son lycée de Bethel, puis de sa fac de Georgetown, Allen Iverson a logiquement été propulsé en tant que numéro 1 de la draft 1996. Les Sixers plaçaient logiquement beaucoup d’espoirs dans leur jeune meneur, qui les a rapidement confirmés sur les parquets. Les débuts d’une carrière aussi légendaire que fructueuse économiquement.
Car lorsque les performances se succèdent sur les terrains de la ligue, les contrats et bails de sponsoring ne tardent pas à affluer. Ce fut le cas pour Iverson, qui grâce à sa domination et son immense charisme, a pu négocier des deals très juteux. Au total, les recettes qu’il aurait cumulées jusqu’en 2010, la fin de sa carrière, s’élèveraient à près de 200 millions de dollars.
Non, Iverson n’a jamais eu d’inquiétude à se faire quant au fait de gagner de l’argent. Là où les ennuis ont commencé à arriver, c’est lorsqu’il a dû apprendre à gérer sa fortune. Car de gestion, il n’y a pas vraiment eu. The Answer empruntait souvent l’image d’un flambeur, sur laquelle nous reviendrons plus tard. Mais là où le bas blesse, c’est qu’il n’hésitait jamais à faire profiter de sa fortune à son crew.
Problème : son équipe improvisée pouvait certains soirs compter jusqu’à… 50 membres selon les récits de The Athletic. Ses dépenses mensuelles se seraient ainsi élevées à 10.000$ pour les vêtements, 10.000$ pour les frais de restaurant et 10.000$ pour les courses alimentaires. La star aimait régaler ses proches, qui ne lui rendaient pas forcément de la meilleure des manières.
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Iverson avait toute confiance en ces derniers, mais aucune dans les banques. Pour s’assurer qu’elles ne lui soutireraient pas d’argent, il conservait son cash… dans des sacs poubelle, un peu à la Pablo Escobar, dispersés de partout dans son manoir. Dans ce contexte, il lui arrivait de voir un ou deux sacs disparaitre « mystérieusement » de temps à autre, après que ses amis soient venus lui rendre visite.
Une autre anecdote dingue concerne l’un de ses trips en avion. À son retour dans sa ville de résidence, impossible pour lui de se souvenir où il avait garé sa voiture. Vous pensez qu’il aurait pris le temps de la chercher sur le parking ? Pas de ça chez lui. Allen Iverson s’est tout simplement rendu chez le concessionnaire le plus proche pour en acquérir une nouvelle. Après tout, pourquoi se prendre la tête quand on peut résoudre ce genre de problèmes de cette manière.
Mais revenons maintenant à son image de flambeur, dont plusieurs anciens joueurs NBA ont pu attester. Nous vous avions déjà rapporté le récit de Matt Barnes au sujet de l’immense générosité d’Allen Iverson dans les strip-clubs. Larry Hughes, son ancien coéquipier aux Sixers, a lui aussi pu profiter de sa bonté. Alors qu’il admirait sa Bentley, et lui disait qu’il devait à tout prix s’en acheter une à l’avenir, le meneur lui a tout simplement lâché :
Bro, t’as qu’à prendre la mienne !
Vous l’aurez compris, le rapport entre Allen Iverson et l’argent n’a jamais été très simple. Tant et si bien qu’en 2012, simplement deux ans après s’être retiré des parquets, le numéro 3 se voyait incapable de rembourser une dette de 900.000$ à un bijoutier de Georgie. Il a donc été poursuivi pour banqueroute mais heureusement, un deal inespéré avec Reebook lui sauvera la mise. Cela sera d’ailleurs le sujet d’un prochain article.
Aujourd’hui, Allen Iverson semble s’être sorti de ce bourbier financier, notamment grâce à son contrat avec Reebok. Espérons qu’il a retenu les leçons de son passé, et que son nom n’apparaitra plus dans ce genre d’affaires judiciaires.