Dans la relation si tumultueuse qui unit Isiah Thomas et Michael Jordan, l’absence du meneur dans la Dream Team 1992 pèse lourd. Accusé par le meneur depuis des années d’en être à l’origine, MJ ne serait cependant pas le seul joueur à avoir appuyé cette décision.
La rancœur lui colle toujours à la peau, malgré les 28 ans qui se sont écoulés depuis cet épisode. Isiah Thomas n’a toujours pas digéré sa non-sélection pour les Jeux Olympiques de 1992, et reste aujourd’hui comme le grand oublié de l’effectif mythique de Team USA cette année-là. Il ne rate ainsi jamais l’occasion de crier au scandale, et d’en pointer du doigt le coupable selon lui.
Le meneur aurait sans aucun doute possible eu sa place dans la Dream Team au vu de ses performances de l’époque, mais aurait pâti de sa mauvaise entente avec… Michael Jordan. Dans sa version des faits, la star des Bulls aurait milité auprès des coachs pour que son rival des Pistons ne fasse pas le voyage jusqu’à Barcelone, et finalement obtenu gain de cause.
Des accusations que Jordan – et Rod Thorne, l’un des membres du comité de sélection de Team USA – réfutent depuis des années, et qui ont notamment fait l’objet d’une séquence dans The Last Dance. Le numéro 23 y réitérait une nouvelle fois son discours, plaidant son innocence dans cette affaire.
Je respecte le talent d’Isiah Thomas. Pour moi, le meilleur meneur de l’histoire est Magic Johnson, et Isiah Thomas est juste derrière lui. Peu importe le fait que je le déteste, je respecte son jeu. Il a été insinué que j’aurais demandé qu’il soit laissé de côté, mais je n’ai jamais mentionné son nom.
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Pourtant, on peut facilement trouver trace de propos de Jordan bien différents à ce sujet. Dans un épisode du podcast « The Dream Team Tapes » de Jack McCallum, His Airness affirmait avoir mis sa présence dans la balance pour s’assurer de ne pas faire équipe avec Thomas. Il y révèle même l’identité d’un autre joueur qui ne souhaitait pas évoluer aux côtés du joueur des Pistons : Charles Barkley.
Rod Thorne m’a appelé. Je lui ai dit : « Rod, je ne jouerai pas si Isiah Thomas est dans l’équipe. » Il m’a garanti que ce ne serait pas le cas. Il a dit : « Tu sais quoi ? Chuck ne veut pas d’Isiah non plus. Donc Isiah ne fera pas partie de l’équipe. »
Si l’on s’en tient à cette version des faits, Jordan aurait bien eu son rôle dans la mise à l’écart du Baby Face Assassin, mais aurait simplement rejoint les désirs de Charles Barkley. Chuck évoluait alors depuis 8 saisons à Philadelphie, et croisait régulièrement la route des Bad Boys et de leur leader.
S’ils ne les a jamais affrontés en playoffs, l’intérieur possédait déjà de sérieux antécédents avec eux, qui l’avaient notamment poussé… à détruire les toilettes de Detroit en 1990. Le lien de cause à effet est donc facile à établir, et son implication dans le dossier totalement plausible.
La décision de laisser Isiah Thomas aux États-Unis n’aurait donc pas été du simple fait de Michael Jordan, mais apparaissait plutôt comme un consensus entre MJ et Charles Barkley. Le meneur n’avait décidément pas la cote auprès des membres de la Dream Team.