Extrêmement régulier durant ses 15 saisons NBA, Michael Jordan peut difficilement être perçu comme un joueur ayant atteint son prime lors d’une certaine saison. Pour Bill Simmons, le numéro 23 n’a cependant jamais été aussi fort… qu’en 1989. Explications.
Pas besoin de se pencher très longtemps sur la carrière de Michael Jordan pour s’apercevoir de son exceptionnelle longévité au plus haut niveau. Dès sa première saison en NBA, il présentait ainsi une moyenne de 28.2 points ; 18 ans plus tard, pour sa dernière année dans la ligue à 39 ans, il tournait encore à 20.0 unités par match.
Les statistiques qu’il a pu présenter entre ces deux exercices sont d’autant plus impressionnants, et s’apparentent à de solides arguments pour plaider sa cause dans le débat du GOAT. Il reste par exemple le seul joueur dans l’histoire à afficher une moyenne de plus de 30 points en carrière (30.1) avec Wilt Chamberlain.
Avec 10 titres de meilleur scoreur à son actif, cinq de MVP et 6 titres de champion, difficile de ressortir LA saison où MJ a été le plus impressionnant et dominant. Dans son « Book of Basketball », le journaliste de The Ringer Bill Simmons met cependant une année en exergue, où His Airness s’est selon lui montré totalement insurmontable.
Lors de ses 5e et 6e saisons, durant lesquelles les stars passent normalement un cap et commencent à atteindre le sommet de leur niveau, Jordan mène une équipe ’89 des Bulls lamentable vers 47 victoires et une apparition en finales de conférence Est durant une année extrêmement compétitive.
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Il termine avec la meilleure saison statistique depuis la réunion entre NBA et ABA : 32.5 points, 8.0 passes, 8.0 rebonds, 2.9 interceptions, 54% au tir, 85% aux lancers (en saison régulière) ; 34.8 points, 7.0 rebonds, 7.6 passes, 2.5 interceptions, 51% au tir (en playoffs). Le printemps suivant, il réalise les meilleurs playoffs de sa carrière (43 points, 7.4 passes, 6.6 rebonds, et 55% au tir contre Philly) avant de tomber en sept matchs face à Detroit.
À seulement 25 puis 26 ans, Jordan possédait déjà l’image d’un vétéran au sein de la ligue, et sabotait les soirées de tous ses adversaires directs. Simmons détaille son profil de l’époque, et imagine ses performances dans la NBA actuelle.
Pur athlète et scoreur, voilà les caractéristiques de Jordan à son pic : un profil athlétique sans égal, une vitesse et une explosivité maximales, un respect de la part des arbitres digne de celui accordé à Larry/Magic, une durabilité extrême (il a joué 99 des 99 matchs de la saison malgré les anciennes règles qui permettaient à des équipes comme les Pistons de le détruite quand il drivait), et plusieurs défenseurs requis pour le stopper.
Mettez le Jordan de 1989 dans la NBA actuelle, sans hand-checking ou grosses fautes, et c’est terminé. Il marquerait 45 points par match.
Jordan n’aurait donc pas attendu de remporter un titre pour réaliser ses meilleures performances, puisqu’il devait combler les (immenses) lacunes de l’effectif qui l’entourait.
Oubliez les deux Three-Peat des Bulls. D’après Bill Simmons, Michael Jordan a tiré la quintessence de son talent durant l’année 1989, soit lors de deux saisons… où il n’a paradoxalement pas remporté le titre de MVP.