Quand Dennis Rodman débarque à Chicago à l’été 1995, la réaction majoritaire est l’interrogation, à juste titre. Comment un joueur si polarisant pouvait-il s’intégrer dans un effectif si exigeant, dirigé d’une main de fer par Michael Jordan et Phil Jackson ? Steve Kerr pense savoir pourquoi ce mariage improbable a été si heureux.
L’histoire de Dennis Rodman avec les Bulls a commencé bien avant son arrivée à Windy City en 1995… En fait, dès ses débuts dans la ligue, le « Worm » s’est fait connaitre de tout Chicago grâce à sa participation active dans la légendaire rivalité entre les Bulls et ses Pistons.
Avec tous les coups bas, les insultes, et les maux de tête distribués à Michael Jordan et consorts, une union entre les deux parties quelques années plus tard semblait réellement impossible… C’est sans doute la raison pour laquelle sa signature a fait se lever plus d’un sourcil.
À l’époque, beaucoup d’observateurs craignaient que Rodman joue le rôle d’élément perturbateur dans le vestiaire, que sa différence enraie une machine Bulls à peine remise en route par le retour de Jordan après sa pause baseball. Surtout que les échos en provenance de San Antonio n’étaient pas vraiment flatteurs.
Malgré le scepticisme ambiant, le mariage entre le Worm et Chicago s’avérera être un succès, puisqu’il s’est terminé avec trois titres consécutifs. Dans le Fort Worth Star-Telegram, Steve Kerr, membre des Bulls à l’époque, explique pourquoi cette union improbable a si bien fonctionné.
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Je pense qu’aux yeux de Dennis Rodman, Michael Jordan, Scottie Pippen, et Phil Jackson constituaient une fondation si forte pour cette équipe, qu’il ne se voyait pas perturber l’équipe.
Il ne pouvait rien faire pour foutre la m*rde dans l’alchimie de ce groupe.
Si Michael Jordan, Scottie Pippen et Dennis Rodman ne se sont jamais vraiment parlés hors des parquets, le respect qui régnait entre les trois était visiblement une raison suffisante pour l’intérieur de se comporter convenablement.
Quand on sait l’importance qu’accordait Jordan à l’implication et à l’envie de ses coéquipiers, on comprend aussi très bien pourquoi il a adoré jouer avec Rodman. Des courses incessantes, de la grosse défense, une attitude de mort de faim prêt à se jeter sur tous les ballons…. His Airness avait tout intérêt à prendre soin de son intérieur, qui lui, avait tout intérêt à ne pas faire de vagues.
Malgré quelques demandes farfelues, comme son week-end de fête à Las Vegas en pleine saison régulière, Dennis Rodman a toujours fait son travail pour aider les Bulls à régner sur la ligue. Ce qui était au final dans son intérêt.