Personnage fantasque par excellence, Dennis Rodman avait aussi des problèmes de santé mentale. Au point que certains parlent carrément de handicap.
Mentalement, ça a souvent été très compliqué pour Dennis Rodman. On se souvient par exemple de son quasi-suicide en 1993, sauvé in extremis, ainsi que de ses nombreuses excentricités dans la seconde partie de sa carrière.
Chez les Bulls, on a choisi de faire le pari au milieu des années 1990. Une folie d’après certains, qui a finalement grandement contribué au second three-peat du Chicago de Phil Jackson. D’ailleurs, le mythique coach n’hésite pas à considérer que Rodman était « handicapé mental », entraînant ainsi un management à part :
Les gens disent que je devrais être dur avec lui, mais ils sont ignorants. Si les gens ne savent toujours pas que Dennis est handicapé mental, qu’est-ce que je peux dire ? Je sais qu’il a un vrai problème avec l’attention. Plus vous le punissez, plus c’est pire. Vous aliénez ainsi un gars qui est déjà aliéné de base. Il faut plutôt être patient avec lui, l’accepter et lui dire : « Donne-moi le meilleur de toi-même ».
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Une technique qui a fonctionné à Chicago, certes grâce à l’approche de Phil Jackson, mais aussi grâce à un héros de l’ombre, un certain Eddie Vedder, membre de Pearl Jam. Le Zen Master raconte :
Notre seule distraction était Dennis Rodman. Plus tôt durant les Finales, il était parti à Las Vegas pour jouer au casino. Une fois de retour à Chicago, je me demandais s’il allait se pointer à l’entraînement. J’ai écrit sur le tableau : « Dennis sera-t-il là ? Sera-t-il en retard ? » C’était le soir où il était allé à Détroit pour catcher avec Hulk Hogan.
Eddie Vedder, voilà un gars qui aide. Il fait la fête avec Dennis, toute la nuit, mais il est capable de le convaincre de revenir jouer, et il l’a fait plusieurs fois. Il se sent proche de Dennis car les deux sont des performers.
Vous l’aurez compris, gérer Dennis Rodman est une mission quasi-impossible, qui demande une approche définitivement spéciale et peu orthodoxe. Grâce à son flegme et à l’aide d’Eddie Vedder, Phil Jackson y est parvenu, avec le succès qui s’en est suivi et que l’on connait pour les Bulls.
Handicapé mental ou non, Dennis Rodman demeure le meilleur rebondeur de l’histoire et un quintuple champion NBA. Plutôt pas mal.