Si la mémoire collective retient surtout la retraite de Michael Jordan à l’été 1993, ce sont bien deux drames de toute autre ampleur qui ont frappé la NBA lors de cette triste inter-saison.
6 octobre 1993. La NBA, les Etats-Unis, le monde s’arrêtent : Michael Jordan annonce à 30 ans à peine qu’il prend sa retraite du monde du basket. Un point d’orgue ultra-médiatisé à un été douloureux pour la ligue, qui a aussi et surtout perdu 2 joueurs dans des circonstances tragiques.
L’un d’eux, c’est Reggie Lewis. Un an après le déchirant décès de Len Bias en marge de sa Draft en 1986, lui qui aurait bien pu devenir le meilleur joueur du monde avec Michael Jordan, les Celtics misent sur un autre jeune poulain en 1987 en la personne de Lewis.
Le but des C’s ? Injecter de la jeunesse dans les rangs et préparer l’avenir post-Bird. Et autant dire que c’est réussi, puisque le jeune joueur se développe parfaitement, au point d’atteindre environ 20 points de moyenne et même d’être sélectionné à son premier All-Star Game en 1992. Lewis se permet même de tutoyer MJ à plusieurs reprises, notamment lors de ce duel en 1988, alors qu’il n’est que sophomore :
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Mais en avril 1993, tout bascule. Lewis s’écroule lors d’un match de playoffs face aux Hornets et doit quitter les siens. On lui diagnostique une grave pathologie du cœur, qui mettra probablement un terme à sa carrière. Abattu, Lewis consulte un autre spécialiste, qui lui présente un diagnostic moins grave. Il reprend les workouts, sans autorisation, et s’écroule le 27 juillet, cette fois-ci à tout jamais, d’un arrêt cardiaque soudain. Il avait 27 ans.
La NBA est en deuil… à nouveau, un mois et demi après l’avoir déjà été. Le 7 juin 1993, le génial Drazen Petrovic, qui commençait à se faire un gros nom à l’Est, désarçonnant Michael Jordan ou encore Reggie Miller, se tuait tragiquement dans un accident de voiture en Allemagne, à Dusseldorf. Il avait 28 ans.
Ces deux pertes ont laissé deux prometteuses équipes sur le bord de la route, les Celtics et les Nets. Couplés au départ en retraite de MJ, ces décès ont laissé un grand vite à l’Est et marqué son entrée dans une nouvelle ère. Au All-Star Game 1994, pas moins de 7 joueurs du roster de la conférence marquaient leur première apparition seulement !
Outre ce changement de dynamique à l’Est, on ne peut évidemment que déplorer que la mort ait arraché 2 talents de cette trempe à la vie, d’autant que Lewis comme Petrovic entraient dans leur prime et avaient encore une belle marge de progression pour devenir All-Stars sur la durée.
L’inter-saison 1993 est à n’en pas douter l’une des plus noires de l’histoire de la ligue. Une triste période, où 2 talents hors-pair ont perdu la vie à 6 semaines d’intervalle.