Comme de nombreux rookies de son époque, Steve Nash a reçu un traitement spécial de la part de Michael Jordan lors de leurs premières oppositions. Une humiliation qui ne l’a pas empêché, en tant qu’immense fan du GOAT, d’effectuer une demande amusante dans un tel contexte. Il raconte.
15ème choix de la Draft 1996, Steve Nash débarque à Phoenix à 22 ans. Un âge qui peut, pour beaucoup, être un symbole de maturité, et qui l’est effectivement pour le meneur avec un jeu déjà très rodé. Néanmoins, comme pour n’importe quel être humain, la rencontre de l’une de ses idoles lui fait rapidement perdre tous ses moyens durant son année rookie.
Pour son 6ème match dans la ligue, Nash et les Suns se rendent à Chicago pour affronter des Bulls, champions en titre. Ils s’inclinent finalement de 18 points face à l’armada de Phil Jackson, sans avoir pu compter sur un très grand match de leur jeune talent canadien (9 points, 6 passes). Mais plus que ce résultat somme toute logique, c’est la suite des événements dont se souvient particulièrement Steve Nash.
À la suite de la rencontre, ce dernier aperçoit dans le bus de l’équipe son coéquipier Chucky Brown avec une paire de Air Jordan portée à la main. Immense adorateur de la star des Bulls, Nash questionne donc Brown, qui lui explique les avoir gentiment reçues de la part de Michael Jordan après lui avoir demandées.
Fort heureusement pour le jeune homme, les deux équipes se retrouvent 9 jours plus tard, cette fois à l’America West Arena. La physionomie de la rencontre est identique, mais Nash se retrouve à marquer Jordan, qui lui plante son fameux fadeaway au poste sur la tête. S’en suit une drôle de réaction, que le meneur a dernièrement révélé à Ernie Johnson dans NBA Together.
Lire aussi | Le jour où Jordan, 38 ans, a récupéré la Mercedes d’un rookie insouciant
En tant que rookie, c’était un de ces moments où je me suis dit : « Pu**** de me***, MJ vient de scorer sur moi. Il me laisse ce privilège. C’est incroyable. » Et tout ce à quoi je pensais, c’était Chucky Brown qui avait eu ses chaussures. Donc je me retourne, je rigole et je lui sors : « Est-ce que je pourrais avoir tes chaussures après le match ? »
En aucun cas rancunier de subir les foudres de son adversaire, Nash préfère donc ne pas cacher son fanatisme pour s’assurer de récupérer un souvenir de son héros de jeunesse. Comme il l’avoue volontiers aujourd’hui, ce comportement n’était pas forcément une grande preuve de maturité, mais il ne le regrette pas pour autant.
Quand vous idolâtrez quelqu’un comme ça, de la manière dont beaucoup l’ont fait avec Michael Jordan, ça l’emporte sur n’importe quelle sorte de conscience comme quoi je n’aurais certainement pas dû demander ses chaussures à un adversaire. C’était juste l’un de ces moments dont je me souviens – comme d’autres – et où je me dis que j’étais juste jeune et stupide. Mais dans le même temps, je ne le changerais pour rien au monde.
Nash ne nous avoue cependant pas s’il a bien obtenu ou non le fameux graal après la déroute des siens de 14 points, ce soir-là. Son attitude, aussi peu flatteuse pouvait-elle paraitre sur le moment, ne l’a pas empêché de devenir par la suite l’un des meilleurs joueurs de la ligue, et de remporter deux titre de MVP consécutifs.
Face à Michael Jordan, même un joueur aussi intelligent et mature que Steve Nash n’a pas su conserver sa dignité en tant que rookie, se transformant l’espace de quelques secondes en un jeune fan émerveillé.