De retour en NBA depuis quelques mois, Michael Jordan se lance lors de l’été 1995 dans le tournage du cultissime Space Jam. Pour s’assurer de retrouver son niveau en vue de la saison suivante, le joueur des Bulls s’impose alors une routine quotidienne démente.
Été 1995. Michael Jordan vient tout juste de retrouver les parquets NBA, après une parenthèse d’un an et demi hors de la ligue. L’arrière n’empêche pas son équipe de quitter les playoffs en demi-finale de conférence, vaincus 4-2 par le Magic d’un jeune Shaquille O’Neal. Appelé à s’entrainer tout l’été pour retrouver le rythme nécessaire pour disputer une saison complète, il doit faire face à un obstacle majeur : le tournage de Space Jam.
La réalisation du film d’animation légendaire se tient en effet durant cette intersaison, alors que Jordan n’a pris part qu’à 27 matchs depuis sa sortie de retraite. Il doit donc composer avec l’emploi du temps on ne peut plus chargé qu’impose le shooting d’une telle œuvre, tout en se devant de s’entraîner pour retrouver le chemin du titre avec ses Bulls.
Pour ce faire, MJ va ainsi effectuer une demande folle aux réalisateurs du long métrage : mettre en place des infrastructures d’entrainement sur le lieu de tournage. Dans The Last Dance, il raconte cette épreuve à part entière dans sa carrière, et détaille le planning dément auquel il devait dès lors se soumettre.
Je leur ai dit : « Écoutez, j’ai besoin de m’entrainer, il me faut des installations pour me maintenir en forme. » « Oh, ne t’inquiète pas. On va te construire ça. » Et effectivement, quand on s’est retrouvé là-bas, tout était installé.
Une fois que la journée était finie, à environ 19h, on invitait des gens à nous rejoindre et on faisait des pickup games.
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Et quand MJ parle de simples « gens », cela signifie en réalité de jeunes joueurs prometteurs de la ligue. Reggie Miller faisait partie de ce casting privilégié, et en garde un souvenir mémorable. L’expérience lui a également permis de réaliser l’éthique de travail exceptionnelle de His Airness.
C’était de supers matchs. Il n’y avait pas d’arbitres, donc on signalait nos propres fautes. Donc c’était un peu plus rude et brut. Je ne sais pas comment il a fait. Je ne sais pas comment il faisait pour avoir l’énergie pour tourner toute la journée et être toujours capable de jouer ensuite pendant trois heures. On jouait jusqu’à 21 ou 22 heures, et il devait encore faire de la musculation tout en commençant sa journée à 6 ou 7 heures le lendemain. Donc je ne sais pas, ce gars devait vraiment être un vampire.
Et si cet épisode a permis à de jeunes espoirs de se frotter de manière « ludique » à l’icône de la ligue, il a également été très bénéfique à Jordan dans sa quête pour retrouver ses sensations en vue de la saison qui se profilait.
Lorsque je jouais contre les jeunes talents, ils étaient plein d’énergie, donc je me devais de me surpasser et de retrouver mon niveau.
D’une certaine manière, Reggie Miller, entre autres, lui a donc permis de pleinement se réaffirmer comme l’épouvantail de la NBA quelques mois plus tard.
S’il vous fallait une nouvelle preuve que Michael Jordan n’est pas humain, cet emploi du temps démentiel durant le tournage de Space Jam a de quoi définitivement vous en convaincre.