Parmi les mystères qui agrémentent la légende de Dennis Rodman, sa relation privilégiée avec le leader nord-coréen Kim Jong-Un fait l’objet d’interrogations et d’enquêtes depuis plusieurs années. Mais comment deux personnalité aussi opposées et controversées à première vue ont-elles vu leur chemin se croiser ? Explications.
Lorsque l’on évoque le nom de Dennis Rodman, la notion de controverse ne tarde pas à débarquer dans la conversation. L’ancienne star des Bulls faisait preuve d’autant de talent sur les parquets, que d’excentricité en-dehors. Les anecdotes sur ses frasques extra-sportives sont donc pléthores, et ne rentrent pas vraiment dans le cadre plutôt strict imposé par la NBA.
Controversé, excentrique, échappant aux codes occidentaux de son statut : autant de qualificatifs pouvant également s’appliquer à Kim Jong-Un. Le leader de la Corée du Nord, l’une des dictatures les plus renfermées au monde, reste un personnage énigmatique, qui continue de faire planer le doute quant à sa gouvernance 9 ans après son investiture.
Présentant finalement des caractéristiques assez similaires, les deux hommes entretiennent des liens amicaux depuis 2013. Une relation qui n’avait pourtant rien d’évidente au premier abord, compte tenu des rapports on ne peut plus tendus entre Pyongyang et les États-Unis ces dernières années.
Sa principale explication réside dans l’une des passions de jeunesse de Kim : le basket, et plus particulièrement les Chicago Bulls. Malgré les restrictions drastiques liées aux médias étrangers appliquées en Corée du Nord, le jeune homme se serait vu initié à la franchise mythique par son babysitter, le Japonais Kenji Fujimoto.
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Kim a donc grandi en tant que grand amateur de Michael Jordan et ses coéquipiers, et aurait ainsi tenté dans un premier temps d’approcher His Airness. Une éventualité que ce dernier a rapidement déclinée, ne souhaitant pas entretenir de liens avec un ennemi diplomatique des USA. La même proposition a cependant séduit Rodman, qui a donc effectué un premier voyage vers la Corée du Nord en 2013.
Après avoir répondu à son rôle de guest de matchs d’exhibition sur le territoire, l’ex-intérieur de Chicago a rapidement trouvé des atomes crochus avec le dictateur. Suffisamment pour affirmer que Kim constituait désormais « un ami pour la vie » à ses yeux.
Depuis, The Worm a multiplié les allers et venues entre les deux pays, recevant de ce fait le titre d’ambassadeur non-officiel des États-Unis en Corée du Nord. Également soutien de Donald Trump, son implication dans le dernier meeting entre les deux dirigeants, tenu en juin 2018, ne serait pas à exclure. Il affirmait ainsi dès 2013 dans les colonnes de Sports Illustrated :
Ma mission est de briser la glace entre les pays hostiles. Pourquoi cette tâche a été laissée entre mes mains, je ne le sais pas. Dennis Rodman, parmi tous ? Nous maintenir en sécurité n’est pas vraiment mon job, c’est celui du gars black (Barack Obama, alors président des États-Unis, ndlr). Mais laissez-moi vous dire un truc : si je ne finis pas dans le Top 3 pour le prochain prix Nobel de la paix, quelque chose ne va sérieusement pas.
Faisant partie des idoles du jeune Kim Jong-Un, Dennis Rodman bénéficie de ce statut pour entretenir une rare relation d’amitié avec le dirigeant nord-coréen, et maintenir le lien entre Pyongyang et Washington. Un lien diplomatique des plus folkloriques, à l’image des deux grands amis.