Si Michael Jordan déteste autant les Pistons, c’est parce qu’ils ont fait de sa vie un enfer pendant plusieurs saisons, n’hésitant pas à mettre des coups bas pour arriver à leurs fins. Mais les Bad Boys n’étaient pas les seuls à vouloir blesser le numéro 23 des Bulls. La seule différence, c’est que dans les autres équipes, les joueurs étaient plus fourbes.
Dans l’histoire de la NBA, jamais un joueur n’aura été autant ciblé que Michael Jordan lors de ses nombreuses confrontations avec les Bad Boys de Detroit. Les Pistons avaient bien compris qu’ils ne pourraient pas empêcher MJ de survoler la compétition à la loyale, alors ils ont trouvé des moyens alternatifs pour le faire descendre de son nuage.
Coups de coude, de genou, d’avant-bras, de hanche… Tous les moyens étaient bons pour sortir His Airness de son match, et endolorir le corps de cet athlète d’exception. D’ailleurs, cette stratégie brutale a fonctionné. De 1988 à 1990, les Bulls se sont toujours cassés les dents sur des Pistons qui empocheront deux titres sur la période.
Si les Bad Boys sont souvent pointés du doigt pour la mise en place de ce qu’ils ont appelé les « Jordan Rules », ils n’ont pas été les seuls à vouloir s’en prendre physiquement à Michael Jordan, loin de là. Mais d’après Will Perdue, coéquipier du n°23 lors du premier 3-peat des Bulls, les autres équipes usaient de méthodes encore plus faibles…
Les joueurs limaient leurs ongles de façon particulière avant d’affronter Michael. Ils faisaient en sorte que leurs ongles soient pointus, comme des griffes, pour pouvoir le griffer sur tout le corps.
À la fin des matchs, on avait l’impression qu’il venait de sauter par dessus du fil barbelé, et qu’il s’était loupé. Il avait des marques sur le dos, les jambes, les bras… Mais pour lui, c’était comme un signe de respect, une marque d’honneur.
Une fois il nous a dit : « Regardez ce que ce gars a essayé de me faire… »
On peut dire ce que l’on veut sur les Pistons de la fin des années 1980 et leurs méthodes plus que discutables, mais ils ont toujours eu le mérite d’être clairs sur la question : c’était le seul moyen pour arrêter Michael Jordan. C’est un peu moins honteux que des joueurs qui se font des griffes au bout des doigts, vous en conviendrez.
On a du mal à imaginer aujourd’hui une séance manucure dans les vestiaires NBA pour pouvoir griffer LeBron James et les Lakers. Comme quoi, le fameux « c’était mieux avant » ne s’applique pas toujours dans le sport de haut niveau.
Cette histoire illustre quand même à quel point la domination de Michael Jordan hantait le reste de la ligue, et jusqu’où les autres étaient prêts à aller pour exister face à lui.