Fort caractère sur les parquets et avec ses adversaires, Draymond Green sait aussi se montrer invivable dans son propre vestiaire. En période de grande tension avec Steve Kerr, l’intérieur des Warriors a compris un soir de février 2017 que son coach l’avait dompté. Mais comment ?
Véritable tannée pour les équipes adverses depuis plusieurs saisons, Draymond Green sait qu’il est loin d’être le joueur le plus apprécié de la ligue par les fans. Aboyeur, trash-talkeur, homme de l’ombre parfois vicieux, il sait malgré tout ses servir de son profil atypique pour en tirer le meilleur pour ses Warriors.
Néanmoins, l’intérieur des Dubs peut également se révéler difficile à appréhender et à coacher pour ses entraineurs. Véritable boule de nerfs ne cherchant jamais à contenir ses propos, il lui arrive régulièrement de se montrer virulent envers son staff. Une donnée que Steve Kerr a eu le temps d’assimiler depuis 2014, et qu’il négocie désormais parfaitement, comme l’illustre une anecdote dévoilée par le joueur.
Invité de l’émission All The Smoke, Green s’est remémoré l’un des nombreux échanges musclés qu’il a partagé avec son entraîneur. C’était en février 2017, à l’occasion d’un déplacement à Oklahoma City. Il a alors compris que Kerr le connaissait parfaitement en évitant habilement que le torchon ne finisse de brûler entre eux :
La fameuse dispute entre lui et moi à OKC. Ça a explosé, genre… C’était de la folie. Mais c’était après ça. À son crédit, il a appris à me connaitre. Il n’a pas jeté l’éponge. Il m’a décrypté. Je veux dire, cela a demandé au moins un million de conversations avec Tom Izzo (son ancien coach à Michigan State, ndlr) pour qu’il me comprenne !
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J’étais arrivé à un point où je me disais : « S’il me reproche encore un seul truc, je vais vraiment passer mes putains de nerfs sur lui. » Il n’a rien dit. J’attendais tellement qu’il dise quelque chose pour que je devienne fou. Il m’a écrit une lettre de quatre pages. À ce jour, je ne peux toujours pas vous dire ce que disait la lettre.
J’ai lu la putain de première ligne et ça disait : « Draymond – Je tenais à t’écrire cette lettre. Je sais que les choses sont difficiles en ce moment et que l’on se prend beaucoup la tête sans que les choses n’avancent. Tu es frustré et cela commence à bouillir. » J’ai plié la lettre et je l’ai jetée.
Je me suis dit : « Yo, il me connait ! Il m’a décrypté… Je n’ai pas besoin d’en voir plus. » On était à Philly, je m’en souviendrai toujours. Je venais tout juste de parler à coach Izzo au téléphone. J’étais là : « Coach, je vais devenir fou. J’en ai plus que marre de Steve. » Après avoir parlé à coach Izzo – j’avais la lettre depuis plusieurs jours sans l’avoir ouverte – j’ai ouvert la lettre, j’ai lu la première ligne et je l’ai jetée. Je ne peux pas vous dire de quoi parlait le reste.
Si cette réaction étrange ne le laisse pas forcément transparaitre, Draymond s’est trouvé particulièrement admiratif devant l’intelligence et la perspicacité de Steve Kerr.
C’était juste cool parce que j’étais là : « Merde il m’a décrypté. » Il n’a pas dit un mot. Un putain de coup d’échec, bro. Je ne peux pas me prendre la tête avec une lettre… C’était vraiment génial.
Outre son talent de tacticien, Steve Kerr se doit avant tout d’être capable de gérer les egos et les états d’âme des stars qui composent l’effectif des Warriors. Il l’a ainsi fait brillamment avec la plus grosse forte tête de son groupe, Draymond Green.