Élément important du second Three-Peat réalisé par les Bulls entre 1996 et 1998, Steve Kerr a été choisi pour figurer sur certains visuels de promotion du documentaire The Last Dance. Une réelle source d’embarras pour le coach des Warriors, qui s’en explique.
Tous les fans des Bulls de l’époque se remémorent avec précision ce moment d’exaltation. Game 6 des Finales 1997. Bulls et Jazz affichent un score de parité, à 86 partout. Il reste alors 28 secondes à jouer. Le United Center tout entier attend un game-winner de son Altesse Michael Jordan. Mais le système dessine par Phil Jackson finit bien dans les mains de Steve Kerr, qui ne tente alors que son deuxième tir à 3 points de la soirée. Filoche.
Un shoot mythique dans l’histoire de la franchise, synonyme de 5e titre conquis en 7 saisons, qui a définitivement placé Kerr comme un héros inoubliable dans le cœur des fans. Mais malgré ce coup d’éclat indélébile, et ses 3 bagues de champion acquises dans l’Illinois, l’ancien meneur n’a pas simplement inscrit son nom dans l’histoire à cette période.
Il a en effet été sacré champion à deux autres reprises par la suite, cette fois-ci aux Spurs, avant de devenir le GM des Suns durant la période D’Antoni-Nash. C’est sans compter son palmarès de 5 Finales et 3 trophées Larry O’Brien en tant qu’entraîneur des Warriors, écrit ces dernières années.
Tout cela faisait donc de lui un visage parfait à afficher sur la plupart des campagnes de promotion du documentaire événement The Last Dance. On le retrouve ainsi sur de nombreux visuels aux côtés des Jordan, Pippen et Rodman, compte tenu de sa grande renommée auprès du grand public.
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Néanmoins, ce plébiscite lui déplaît quelque peu, comme il l’a dernièrement confessé dans le podcast The Lowe Post.
J’en serais presque embarrassé. Je vois ces visuels pour The Last Dance, ces campagnes de promotion. Et elles font apparaitre Michael, Scottie, Dennis, Phil (Jackson)… et moi. Vous voyez desquelles je veux parler. Et je comprends que la raison pour laquelle je m’y trouve, c’est que je suis celui qui est célèbre parce que je suis coach des Warriors.
Donc les gens me reconnaissent, et peut-être qu’ils ne reconnaitraient pas Toni Kukoc ou Luc Longley ou Ron Harper… Peut-être que leurs visages n’aurait pas autant de signification pour la jeune génération parce que c’était il y a 22 ans. Mais ce devrait vraiment être Toni sur cette photo, je pense, sur cette campagne de promo, parce que c’était un joueur incroyable.
En effet, si les publicitaires et chargés de communication d’ESPN et Netflix s’étaient contentés de choisir le 5e membre le plus marquant de la saison 1997-98 des Bulls, ils auraient certainement privilégié Toni Kukoc à Steve Kerr. L’importance et le niveau des deux joueurs n’étaient pas du tout les mêmes dans l’effectif, Kukoc se plaçant tout simplement comme l’un des meilleurs 6e hommes de la ligue.
Kerr se voit ainsi mal à l’aise concernant sa sélection aux dépens de certains de ses anciens partenaires, en particulier vis-à-vis de l’intérieur croate. Mais les techniques commerciales ne tiennent pas compte de l’influence des joueurs dans les résultats de leur équipe, et se basent plutôt sur leur popularité. C’est le constat qu’a dû malheureusement dresser l’entraîneur de Golden State.
De nature modeste et reconnaissante envers ses anciens coéquipiers, Steve Kerr regrette de voir son image privilégiée à celle de Toni Kukoc sur les campagnes de promotion de The Last Dance. Un rappel douloureux pour lui que l’on n’échappe malheureusement pas à sa célébrité.