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Michael Jordan a visiblement beaucoup de mal au jeu des prédictions – un comble pour un parieur invétéré. Heureusement, sa pire erreur de jugement ne lui a pas coûté des millions de dollars, mais juste l’image d’un vétéran un peu jaloux de la nouvelle génération. En 2003, avant la draft, il s’était exprimé sur LeBron James, et il ne pouvait pas être plus loin de la vérité.
C’est un métier dont on parle rarement, mais qui est certainement le plus dur dans le monde de la NBA : celui de « scout ». Si ses missions sont a priori simples sur le papier, un scout doit faire bien plus qu’observer les prospects et établir leurs qualités/défauts en vue de la draft.
Il doit littéralement se projeter dans le futur pour anticiper la marge de progression d’un joueur, et imaginer comment son jeu va se traduire face aux meilleurs adversaires du monde. Et parce que voir dans le futur est impossible, cela nous offre parfois de gros ratés… Le scout qui a écrit ces lignes absurdes sur James Harden doit par exemple se sentir bien seul face à son papier.
Mais voilà, certains devraient quand même avoir plus de facilité à voir ce que vaut un jeune joueur. Quand on est une superstar, qu’on domine allègrement la NBA, on a généralement l’œil pour savoir qui est bâti de ce matériaux qui fait l’élite du sport mondial. Comme le dit l’expression, « game recognize game ».
Alors mauvaise foi, ou détecteur de talent cassé ? Toujours est-il qu’en 2003, la prédiction de Michael Jordan sur l’avenir de LeBron James en NBA était on ne peut plus fausse. S’il ne citait pas clairement le nom du King, on aurait pu penser qu’il parlait de Dillon Brooks…
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Je pense qu’une fois qu’il aura atteint la NBA, LeBron James ne sera pas en haut de la hiérarchie des arrières et des ailiers. Je pense même qu’il sera plutôt en bas. Il a un incroyable potentiel, mais il n’a jamais joué contre de vrais joueurs, que ce soit à la fac ou chez les pros. Il n’a joué que contre des lycéens qui font moins d’1m80 et qui ont le talent sur le terrain des journalistes sportifs.
D’ici 5 ans, si il se dévoue à devenir le meilleur joueur de basket qu’il puisse être et qu’il continue à s’améliorer en acceptant les défis, et sans se satisfaire de ce qu’on lui donne, ou de ce que les gens attendent de lui, il peut définitivement devenir un bon joueur professionnel.
Avant sa draft, LeBron James était déjà une star, ses matchs se disputaient dans des salles NBA à guichet fermé, et ses statistiques étaient de plus en plus monstrueuses au fil des rencontres. Difficile de croire que MJ n’avait jamais vu l’une de ses prestations. Alors pour sortir une telle prédiction, il faut une bonne dose de mauvaise foi.
Dès sa première saison NBA, le King a prouvé à tout le monde de quoi il était capable. On imagine bien la tête d’un Jordan fraichement retraité devant le premier match de LeBron.
