C’est un événement qui pourrait bien faire changer le chemin emprunté par les meilleurs prospects pour rejoindre la NBA. Hier, Jalen Green et Isaiah Todd, deux futures stars, ont cédé aux sirènes de la G League, plutôt que de suivre un cursus traditionnel à l’université. Une décision qui fait le bonheur de la ligue de développement, et qui inquiète en NCAA.
Ce jeudi, les yeux de tous les recruteurs universitaires étaient fixés sur Napa, petite ville de Californie. La raison ? C’est ici que Jalen Green, meilleur lycéen de sa classe d’âge selon ESPN, devait annoncer le choix de son université pour la saison prochaine. Auburn ? Memphis ? Non. La réponse apportée par l’explosif combo guard est moins habituelle, et bien plus novatrice.
Car pour un prospect de son talent, avec sa marge de progression, le choix logique serait de signer en NCAA, dans l’une des nombreuses facultés réputées qui se l’arrachent depuis des années, et acquérir les fondamentaux du jeu sous la tutelle d’un coach qui a roulé sa bosse à tous les étages du basket américain.
Mais Jalen Green assume jusqu’au bout son surnom de « unicorn », et plutôt que de se fondre dans la masse universitaire, il a décidé d’exprimer sa différence en rejoignant la G League, pour se frotter à une compétition d’adultes et se mesurer face à des anciens joueurs NBA.
Dans son bagage, Green apporte un autre joueur talentueux qui devait animer la prochaine saison NCAA : Isaiah Todd. Ailier fort de 2m08, recrue 5 étoiles, Todd a décidé d’annuler son inscription à Michigan pour pouvoir devenir professionnel dès la saison prochaine. Mais pourquoi ce choix ? En quoi est-il révolutionnaire ? Et que veut-il dire pour l’avenir de la NCAA ?
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Soyons très honnête, au-delà de l’excuse simple qu’est la volonté de se frotter à des adultes, ce choix est avant tout financier. Depuis le début de saison, la G League a mis en place un « elite player contract », permettant aux meilleurs jeunes de 18 ans de gagner 125 000$ pour une saison dans ce système de développement.
Quand la question de payer les athlètes NCAA est toujours au coeur du débat et de la tourmente Outre-Atlantique, la NBA et sa petite soeur ont pris les choses en mains pour rémunérer légalement les tops prospects. D’après son entourage, Jalen Green a même décroché un contrat de 500 000$ pour une saison ! Des chiffres qui risquent de donner des idées aux générations futures.
D’autant plus que les exemples de joueurs qui évitent la case NCAA avant de rejoindre la NBA se multiplient ! Darius Bazley, rookie passé par la G League lui aussi, jouait plus de 17 minutes par match cette saison dans une équipe du Thunder qui tournait bien. Et surtout, LaMelo Ball, parti en Australie contre toute attente, à toutes ses chances pour devenir n°1 de draft…
Alors ce chemin alternatif pourrait-il devenir la nouvelle mode ? Pas sûr. D’ici 2022, la NBA entend bien mettre fin à la règle forçant les lycéens à attendre au moins un an avant de pouvoir s’inscrire à la draft. En d’autres termes, dans 2 ans, les joueurs comme Jalen Green ne passeront par aucune étape intermédiaire avant de rejoindre la grande ligue. Pour les talents de secondes zones par contre, c’est une solution viable financièrement, et peut-être sportivement. Par contre, dans tous ces scénarios, une institution sort perdante : la NCAA.
Ce n’est pas encore une séisme historique que viennent de créer Jalen Green et Isaiah Todd, mais ils viennent définitivement de faire bouger les choses. À voir si d’autres, dans les prochaines années, auront le courage de suivre leurs pas.