Il n’a que 16 ans, et pourtant, il a déjà écrit l’histoire du basket aux États-Unis. Emoni Bates n’est pas un lycéen normal… Il n’est même pas un top prospect normal. Lui ne veut pas simplement arriver en NBA ou être n°1 de draft : ce qu’il veut, c’est révolutionner ce microcosme. Et très honnêtement, il est bien parti pour.
L’adolescence est une période où les différences de croissance, de puissance, de carrure, sont bien plus marquées que pendant l’enfance ou à l’âge adulte. C’est ce qui rend le circuit High School si particulier. Ce n’est que sur la fin de leur cursus que les meilleurs joueurs se distinguent. Zion Williamson ou LeBron James, derniers exemples marquants, n’ont atteint le sommet de leur hype que lors de leur 3ème saison.
C’est en ça qu’Emoni Bates se distingue déjà des autres grands noms passés avant lui. Dès son premier pas au lycée, il était le meilleur joueur du pays, et de loin. Même avec 4 ans de moins que ses adversaires, même avec sa silhouette frêle et un manque encore certain d’impact physique, personne n’a trouvé la solution sur l’année 2018-2019 pour l’empêcher de décrocher le titre du Michigan avec son équipe de Lincoln.
Fort d’un statut de champion d’État, d’un titre de meilleur « freshman » du pays, c’est avec une pression monstre que le meneur de 2m05 a attaqué la saison. Et autant dire que la pression ne lui fait pas peur. 31.6 points, 9 rebonds et 2.6 passes de moyenne, des posters monstrueux, voici la recette qui a fait de lui le premier « sophomore » de l’histoire à remporter le titre de MVP de la saison High School. Un moment légendaire !
Emoni Bates has won the Gatorade National Boys Basketball Player of the Year Award.
— SportsCenter (@SportsCenter) April 14, 2020
He becomes the first sophomore to ever win the award 👏 (via @SLAM_HS)pic.twitter.com/H2fXg5qeLV
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Si lui refuse toute comparaison, difficile de ne pas penser à Kevin Durant en le voyant évoluer. Que ce soit physiquement, dans ses déplacements, dans son jeu et dans son tir, il y a un mimétisme parfois déstabilisant entre le jeune prodige et le double MVP des Finales. Mais ce n’est pas la seule ressemblance. Ajoutez lui aussi un peu de Tracy McGrady à son prime, et un peu de Penny Hardaway.
Avec une telle attente autour de lui, son nom sera logiquement appelé tout en haut de la draft un soir de juin 2022, et là encore, il écrira l’histoire. Si l’assouplissement des règles d’inscription à la dite draft se confirme, Emoni Bates devrait devenir le premier lycéen depuis presque 20 ans à faire légalement le grand saut directement en NBA.
Mais la question de son poste pose encore pas mal de questions. Pour être un ailier All-Star en NBA, il faut multiplier les efforts des deux cotés du terrain pendant tout le match. Pour être un grand meneur, il faut savoir organiser le jeu, et de plus en plus tirer de très longue distance. Pour être un pivot efficace, il faut prendre des rebonds, et être capable de switcher en tête de raquette sur des meneurs. Le problème ? C’est que Bates est pour l’instant capable de tout faire. Et s’il devenait le premier « Point Center » de l’histoire ? Un savant mélange recoupant les qualités de Nikola Jokic, LeBron James et Giannis Antetokounmpo
Avec une telle avance sur les prospects passés avant lui, il en profite pour déjà perfectionner son jeu. De ses mots, il va désormais étudier Ja Morant, et assimiler son agressivité dans l’attaque du cercle, sa gestion du contact, puis se concentrer sur son jeu au poste. Un véritable luxe pour un joueur qui a encore 2 ans à affronter des joueurs qui lui sont inférieurs. Logiquement, d’ici son arrivée en NBA « tout sera facile » pour lui. Voilà qui est dit.
Une première offre de bourse à 14 ans, la couverture de Sports Illustrated à 15, un titre historiquement précoce de meilleur joueur de la saison à tout juste 16 ans… La progression d’Emoni Bates est continue et impressionnante. S’il enchaine à ce rythme, il pourrait bien rejoindre la NBA avec le plus beau palmarès de l’histoire du circuit High School.