Si Michael Jordan a souvent été celui qui faisait craquer ses coéquipiers ou adversaires durant sa carrière, un homme a réussi le processus inverse : le faire pleurer. C’était lors des Jeux Olympiques de 1984.
En 1984, après trois saisons à l’université de North Carolina, Michael Jordan est sélectionné en troisième position de la draft par Chicago. Mais avant de débuter ce qui allait être une illustre carrière, l’arrière rejoignait la sélection américaine afin de disputer les Jeux Olympiques qui se déroulaient à Los Angeles. En effet, à l’époque, les joueurs NBA professionnels ne pouvaient pas disputer les Olympiades, seuls les universitaires le pouvaient.
C’est en 1992, avec la légendaire Dream Team, que les joueurs NBA ont disputé la compétition pour la première fois. Jordan, mais aussi Patrick Ewing ou encore Chris Mullin allaient donc défendre les couleurs américains avant même de débuter leurs carrières en NBA à l’été 1984.
C’est durant cette compétition que Bobby Knight, alors coach de Team USA, faisait pleurer Jordan. Lui, qui plus tard pleurait de tristesse après le titre de 1996 en pensant à son père, assassiné trois ans plus tôt, fondait ici en larmes face à la violence des propos de Knight.
La scène se déroule dans les vestiaires, après le quart de finale remporté 78-67 par les Américains face à l’Allemagne. Malgré la victoire, le coach n’est pas satisfait de la performance de ses joueurs, particulièrement de celle de Jordan, qui terminait péniblement à 14 points, 4 rebonds et 3 passes, mais 6 pertes de balles.
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C’est Sam Perkins, coéquipier du numéro 23 chez les Tar Heels puis dans la sélection américaine, qui se rappelait de la scène lors d’une interview pour la radio Sirius XM NBA :
L’Allemagne nous avait accrochés plus que ce que l’on aurait cru. Bobby Knight en avait après nous. Il avait dit à Michael que c’était le pire match qu’il ait jamais joué de sa vie.
Il lui disait qu’il devrait s’excuser devant tout le monde. J’attendais son excuse car je pensais qu’il allait le faire. Mais en réalité il a pleuré.
En fait, nous n’avions pas joué si mal que ça. C’était simplement qu’il voulait nous réveiller pour le prochain match, car tout pouvait arriver. Et il s’en est pris à Michael. C’était sa manière de coacher.
En effet, Knight n’était pas un grand diplomate. Sanguin, il était capable de péter les plombs et de pousser des gueulantes mémorables. Une scène en particulier est inoubliable : en février 1985, alors qu’il est le coach des Hoosiers d’Indiana, il était expulsé après avoir jeté… une chaise sur le terrain suite à un coup de sifflet qu’il ne partageait pas.
L’entrée en matière dans le monde du basket professionnelle était virulente pour Jordan. Pris à partie par son coach, il craquait. Un épisode qui l’a sans aucun doute forgé, et a fait de lui le tueur qu’il est devenu durant sa légendaire carrière.