Arrivé aux Etats-Unis en provenance de son Sénégal natal à seulement 16 ans, Tacko Fall a eu la chance de pouvoir intégrer l’université avant de rejoindre la NBA. Malheureusement, beaucoup de jeunes Africains ne bénéficient pas de cette chance et se retrouvent bien souvent dans l’impasse. Une situation que Fall veut éviter.
Natif de Dakar, au Sénégal, Tacko Fall a rejoint les Etats-Unis à l’âge de 16 ans afin de pouvoir jouer à un haut niveau de basket et prétendre ainsi à une potentielle carrière pro. Il a donc effectué une scolarité assez classique, effectuant son lycée au Texas puis en Floride avant d’intégrer l’université de UCF (University of Central Florida). Puis, ultime étape, il a rejoint la NBA l’été dernier en signant un two-way contract avec les Celtics.
Son parcours s’assimile donc clairement à une « feel-good story », et il est certain qu’il est devenu un modèle à suivre pour beaucoup d’autres jeunes basketteurs qui rêvent de NBA partout sur le continent africain.
Le problème, c’est qu’un parcours comme celui de Fall, ou bien celui de Pascal Siakam, lui Camerounais, c’est rare. Si le basket se développe en Afrique et que le talent ne manque pas, c’est plutôt le recrutement sur le sol américain qui pêche. Certains jeunes sont enrôlés par des universités, puis abandonnés dès qu’un problème fait surface.
Pour Fall, ces jeunes basketteurs sont parfois manipulés, se voyant recevoir des promesses non tenues. Et il veut donc devenir celui qui rendra ces processus de recrutement plus clairs, moins instables et aléatoires. C’est ce qu’il expliquait dans l’émission 60 Minutes.
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C’est quelque chose qui nous arrive souvent, et que l’on veut combattre. En tant qu’africains, on ne peut pas permettre de se laisser traiter différemment. À plusieurs reprises j’ai trouvé que certaines personnes avaient été manipulées. Ils les emmènent quelque part, au final ce quelque part change. Alors ils sont abandonnés, ils doivent se débrouiller, et si ça ne fonctionne pas, ils sont dans l’impasse.
Mais je trouve que depuis que les gens comprennent ce qui se passe derrière tout ça, ils font davantage attention. Surtout depuis que la NBA a un rôle à jouer. Et ça va continuer à aller mieux.
Fall est un garçon brillant, et il sait comment dénoncer habilement. Qui vise-t-il concrètement ? Difficile de savoir. On peut penser par exemple à des agents qui approcheraient les jeunes africains en leur promettant monts et merveilles, à savoir la NBA, pour finalement les laisser tomber quand le plan ne se déroule pas comme prévu.
Quand on sait que certaines universités, notamment Arizona, ont eu par le passé des problèmes avec la NCAA pour des supposés pots-de-vin adressés à des joueurs, notamment Deandre Ayton, on ose à peine imaginer quelles peuvent être les stratégies de recrutement chez les jeunes du continent africain, où le basket, pour beaucoup d’entre eux, est une échappatoire, un moyen de fuir la pauvreté et de subvenir aux besoin des leurs.
Modèle pour beaucoup de jeunes basketteurs africains, Tacko Fall veut nettoyer le système de recrutement des institutions américains sur son continent natal. Le géant des Celtics veut utiliser sa notoriété désormais bien installée pour faire bouger les choses.