Avant d’effectuer son légendaire retour avec les Bulls en mars 1995, Michael Jordan se préparait minutieusement. Et cela donne évidemment naissance à un nombre incalculables d’anecdotes, dont celle du 1-contre-1 remporté… en mocassins. Mais contre qui ?
En octobre 1993, après un three-peat remporté avec les Bulls, Michael Jordan décide de raccrocher les chaussures et de s’éloigner du basket. Pratiquement deux ans plus tard, en mars 1995, il change d’avis.
L’arrière des Bulls reprend du service et retrouve sa franchise de toujours à Chicago. Mais cette décision ne s’est pas faite sur un coup de tête, loin de là : MJ voulait rejouer, le basket lui manquait trop. Son retour était donc minutieusement préparé depuis longtemps.
Pour The Athletic, B.J Armstrong se souvient de l’attitude de Jordan durant les mois et semaines qui précédaient ce fameux comeback. Il parle d’un joueur qui était à l’affût de tout ce qui se passait dans la ligue, et dont l’esprit de compétition était toujours intact.
Une anecdote a particulièrement marqué le meneur des Bulls : un jour, Jordan l’a invité à déjeuner quelques heures avant un entraînement. Armstrong est alors en tenue d’entraînement, Jordan en tenue de ville. La suite est légendaire :
C’était la première fois que je pouvais, je ne vais pas dire le mot, mais que je pouvais taquiner Michael Jordan. J’avais ma tenue d’entrainement sur moi car j’allais à l’entrainement juste après. Et sans la moindre hésitation, il m’a dit : « Tu ne pourras jamais me battre, et je vais te botter le bla-bla-bla… même avec ma tenue de ville ».
L’esprit de compétition toujours aussi exacerbé, MJ va plus loin. Les mots ne lui suffisent pas, il veut du concret : il insiste pour jouer immédiatement.
Au lieu d’en rire, ce que nous aurions probablement du faire, je lui ai dit :
« Attends une minute, tu as tes habits de ville, tu n’as pas joué depuis quasiment deux ans. Moi je suis en forme. Tu as tenue ta tenue de ville, tes mocassins, on est en hiver »
Il m’a dit : « Allons-y et réglons ça. Voyons qui a raison ». Avec sa tenue de ville. Je ne pouvais pas lui dire non. Donc je lui dis : « Je suis un joueur NBA, j’ai ma tenue d’entrainement. Tu ne peux pas me battre avec tes habits comme ça ». Puis finalement, je me suis dit : « Peu importe, ce sera cool pour lui de venir dans la salle, les gens qui ne l’ont jamais vu pourront le rencontrer ».
Les voilà donc sur le parquet du centre d’entrainement. Armstrong tenue et chaussures de basket aux pieds. Jordan tenue de ville et mocassins en guise d’équipements. Et là, le premier va réaliser que le second ne plaisante pas du tout :
Je le connaissais. Je savais qu’il était sérieux. Je ne vais pas lui faire de cadeaux, je dois jouer maintenant.
Naturellement, Jordan l’emporte, finissant le duel en sueur dans sa tenue de ville. Un affront qui titille encore BJ Armstrong à ce jour. Durant les semaines suivantes, MJ continuera à se rendre de plus en plus régulièrement au Berto Center, le centre d’entrainement de la franchise à l’époque. Jusqu’au 18 mars 1995 et ce légendaire message, considéré comme l’un des plus grands moments de l’histoire du sport américain : « I’m back ».
Michael Jordan, mocassins ou pieds nus, pas d’importance pour le numéro 23. Il allait gagner son duel, dans tous les cas.