Dynastie majeure dans l’histoire de la NBA, les Bulls ont stoppé leur compteur de titres à six, en 1998. Après quoi Michael Jordan prenait sa deuxième retraite, faisant basculer les Bulls dans une période de disette. Le club aurait-il remporté deux titres supplémentaires si l’arrière était resté ? Steve Kerr ne le pense pas.
Quand on parle de dynastie en NBA, on pense à la plus récente, celle des Warriors. Puis on se rappelle de l’autre immense dynastie, la plus grande et légendaires de toutes, celle des Bulls durant la décennie 1990. Sur cette période, la franchise de Chicago a remporté ses 6 titres, divisés en deux three-peat : le premier de 1991 à 1993, et le second de 1996 à 1998. Puis, après le sixième trophée, Michael Jordan prenait sa deuxième retraite, qui durait deux ans, avant de revenir pour un ultime challenge chez les Wizards.
Suite au départ de leur légendaire arrière, les Bulls entraient en reconstruction et allaient connaître de longues années de disette jusqu’à l’arrivée de l’enfant prodige en 2008, Derrick Rose, qui allait totalement relancer la franchise sur le plan sportif.
Durant toutes ces années, une question a persisté dans l’esprit de millions de fans des Bulls : si Jordan n’avait pas pris sa première retraite, le club aurait-il pu remporter deux autres trophées, en 1994 et 1995, et ainsi devenir la première équipe de l’histoire à remporter 8 titres de suite ? Steve Kerr, Bull entre 1993 et 1998, expliquait récemment à David Aldridge et Michael Lee de The Athletic qu’il n’y avait jamais cru :
Parfois des gens me disent : « Si Michael était resté, vous auriez gagné 8 titres ». C’est la chose la plus absurde que j’ai jamais entendue. Les gens ne réalisent pas à quel point c’est usant mentalement de gagner sans cesse.
Lire aussi | Michael Jordan évoque son leadership tyrannique chez les Bulls
Pour moi, la raison pour laquelle nous avions gagné le second three-peat, c’est parce qu’il (Jordan, ndlr) s’était éloigné des terrains et avait rechargé les batteries avant de revenir. Il en avait désespérément besoin. Il était cramé, c’est pour ça qu’il est parti.
Il y avait tellement de théories : Est-ce que David Stern lui a dit qu’il ne pouvait plus jouer ? Qu’il le punissait pour ses addictions aux jeux ou je ne sais quoi ? De quoi parle-t-on ? Toutes ces théories étaient ridicules.
La seule explication, c’est qu’il était grillé, tout simplement. Il avait traversé beaucoup d’épreuves, notamment après la mort de son père. Il s’est simplement éloigné, ils rechargé les batteries pendant deux ans, et il est revenu pour les trois années suivantes.
Steve Kerr pense donc que les Bulls auraient été trop courts, notamment sur le plan mental, pour repartir à l’assaut en 1994. Sans leur leader, ils avaient toutefois réalisé une belle saison dans le sillage de Scottie Pippen, excellent cette année-là et leader de son équipe dans toutes les catégories.
Honnête et lucide, Steve Kerr n’a jamais cru à ce fantasme un peu insensé des 8 titres pour les Bulls. Évidemment, on ne saura jamais, mais c’est effectivement un cas qui fait réfléchir.