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Rebondeur d’exception dans l’histoire de la ligue, Dennis Rodman ne culminait pourtant qu’à 2m01. Pour pallier ce désavantage sur ses adversaires dans la raquette, la légende a utilisé une géniale méthode.
Exubérant, excentrique, imprévisible, intenable… Les adjectifs pour qualifier Dennis Rodman se rapportent souvent plus à la folie qu’au talent pur. Sa fin de carrière a certainement joué un rôle dans cette image pas forcément gratifiante, mais avant de se teindre les cheveux et de multiplier les fantaisies hors terrain, il a longuement été simplement considéré comme un joueur de basket sensationnel.
Sans être le plus grand, ni le plus rapide, technique, adroit ou physique, The Worm a longtemps terrorisé les raquettes de la ligue grâce à sa détermination, son immense QI basket et sa science du placement. À seulement 2m01, rien ne le prédestinait pourtant à se distinguer dans l’exercice du rebond comme il a su le faire pendant tant d’années, passant allègrement la barre des 25 et 30 rebonds sur certains matchs.
Car oui, le domaine où il excellait le plus avec la défense, avant de devenir un expert du trashtalking, était bien celui du rebond. L’ancienne gloire des Bulls a ainsi terminé à 7 reprises meilleur rebondeur de la NBA entre 1991 et 97. Un règne exceptionnel durant lequel il a présenté des chiffres historiques dans cette catégorie statistique.
Il est ainsi le seul joueur à avoir dépassé la barre des 16 prises de moyenne sur une saison depuis 1979, et a même réalisé cet exploit cinq fois ! Depuis, ni Shaquille O’Neal, ni Dwight Howard, ou bien même DeAndre Jordan dans leur prime ne sont parvenus à rejoindre ce club restreint. Mais comment expliquer une telle hégémonie dans le basket moderne ?
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En 2011, son ancien coéquipier aux Pistons, Isiah Thomas, dévoilait l’une des explications à ce phénomène dans les colonnes du Detroit Free Press. On comprend à sa lecture que le rebond constituait un véritable art sans cesse perfectible pour Rodman.
« On était tous en entraînent de lay-ups, à nous échauffer et à shooter, et Rodman restait derrière nous et regardait tout le monde tirer. Je lui ai dit : ‘Eh, allez, tu dois participer, out le monde fait des lay-ups, tu dois faire des lay-ups aussi.’ Et il m’a dit : ‘Je regarde juste les rotations du ballon.’ J’ai répondu : ‘Pardon ?’ Il m’a dit : ‘Oui, genre toi quand tu shootes, ton ballon tourne trois fois en l’air. Celui de Joe (Dumars, ndlr) tourne plutôt 3 fois et demi ou 4 fois.’
« Rodman avait érigé le rebond à ce point, à un niveau totalement différent, hors des limites. Il connaissait la rotation du tir de chacun des joueurs qui shootaient dans notre équipe – si le ballon tournait latéralement, où il rebondissait, avec quelle régularité il rebondissait à droite ou à gauche. Il avait fait du rebond une science, et je n’ai jamais connu quelqu’un qui pensait ou parlait du rebond et de la défense comme il savait le faire. »
Une anecdote invraisemblable qui illustre bien l’amour de Rodman pour son sport et sa détermination à devenir le meilleur possible dans son domaine de prédilection. La scène, dont Isiah Thomas semblait toujours se souvenir précisément 20 ans plus tard, l’avait poussé à dresser un jugement des plus élogieux concernant son partenaire.
« Si on parle de QI basket, je placerais Rodman au rang de génie. »
À l’image des plus grandes légendes de la ligue, Dennis Rodman utilisait donc chaque détail à son avantage pour prendre le dessus sur ses adversaires. La rotation du tir de ses coéquipiers ne devait être qu’une simple ligne de la longue liste de ses atouts au rebond.
