Retiré des terrains depuis maintenant près d’un an, Dirk Nowitzki a longtemps fait figure de survivant de la NBA des années 90-2000. Désormais, il s’inquiète d’un changement majeur dans les vestiaires de la ligue, porté par la nouvelle génération.
Lorsque l’on repense à l’année de sa draft, en 1998, et au jeu qu’il pratiquait déjà à cette époque, on peut facilement qualifier Dirk Nowitzki de précurseur du changement de basket constaté en NBA ces dernières saisons. Intérieur capable d’étirer les équipes adverses avec son shoot à 3 points, il n’a pas eu à adapter ses pratiques durant ses dernières années dans la ligue.
À 40 ans, il a cependant dû tirer un trait sur sa carrière de joueur, en avril dernier, après 21 saisons de très haut niveau outre-Atlantique. L’Allemand a malgré tout eu l’occasion de voir au plus près la progression éclair des jeunes talents de la ligue, et notamment de son coéquipier aux Mavericks, Luka Doncic.
Il n’est toujours pas rare de le voir fréquenter les vestiaires de l’American Airlines Center depuis octobre, puisqu’il fait encore office de grand frère pour le roster de Rick Carlisle. Il racontait ainsi récemment que Doncic ne manque pas une occasion de se payer sa tête lors de ses visites au centre d’entraînement de la franchise.
Sa relation avec les plus jeunes joueurs de l’effectif a toujours été au beau fixe, mais ne l’a pas empêché de relever les défauts de cette nouvelle génération qui prend progressivement le pouvoir en NBA. Dans les colonnes de The Athletic, il s’est ainsi attardé sur l’un des gros problèmes provoqué par l’attitude de cette jeunesse.
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« Je ne sais pas si la victoire est la chose la plus importante pour eux, ou si c’est leur apparence sur Instagram, Twitter, leur nombre de followers, de clics et de likes. Je suis d’accord pour dire qu’il y a 20 ans, les gens n’étaient pas autant sur leur téléphone. Mais je ne vais pas tout mettre sur le dos des réseaux sociaux.
Nous sommes tous des compétiteurs. Moi, j’avais tendance à baser mon humeur sur nos résultats. Quand on gagnait, c’était fun. On mettait de la musique après les matchs. Quand on perdait, on était furieux. C’est ce sur quoi je basais mon humeur. À l’époque, les gars étaient assis dans le vestiaire en attendant que le coach parle, et pendant cette attente, il y avait des conversations qui se tenaient. Maintenant, il y a juste 15 gars sur leur téléphone. Il n’y a plus beaucoup de temps passé ensemble. »
À son arrivée dans la ligue, les mobiles et les réseaux sociaux n’avaient certainement pas la même importance qu’ils ont de nos jours. Twitter et Instagram n’étaient d’ailleurs même pas encore nés. L’ambiance dans les vestiaires et la relation entre les joueurs étaient donc bien différentes.
Plus globalement, c’est la soif de victoire des jeunes joueurs que Dirk remet en cause. Leur préoccupation numéro 1 serait davantage l’image qu’ils renvoient sur les réseaux, plutôt que les résultats de leur équipe. Concernant la proximité disparue entre les joueurs, il rejoint avec ses propos ceux de Gregg Popovich, qui avait fait de l’absence de portables une consigne capitale pour souder les membres de Team USA.
Les temps ont bien changé en NBA entre l’arrivée et le départ de Dirk Nowitzki. L’intérieur allemand regrette l’omniprésence actuelle des téléphones et des réseaux sociaux dans la vie des jeunes joueurs, qui influerait sur leur mentalité de gagnants.