Star de la NBA des années 1990, le massif Alonzo Mourning a pris part à des rivalités très tendues à l’époque et quelques bagarres. Il dresse aujourd’hui une comparaison exacerbée entre cette période et la ligue actuelle.
Lorsque l’on évoque un pivot ayant évolué à la fin des années 1990, début des années 2000, ultra-dominant physiquement et Hall of Famer, le nom de Shaquille O’Neal est celui qui vient en premier à l’esprit des observateurs. Derrière lui, celui d’Alonzo Mourning fait également rapidement son apparition.
La tendance n’avait beau pas être au small-ball, Mourning évoluait bien la plupart du temps au poste 5 malgré son « petit » double mètre 08. Il s’appuyait pour cela sur un physique hors du commun, avec 108 kilos de purs muscles. Une carrure qui convenait parfaitement au jeu de l’époque.
Deux décennies en arrière, les intérieurs faisaient en effet office de joueurs les plus dominants de la ligue, contrairement à la NBA contemporaine. Il fallait pour les big men avoir le cœur bien accroché, et ne pas avoir peur d’aller au contact. Le mythique numéro 33 du Heat a de ce fait été à plusieurs reprises impliqué dans des échauffourées et autres bagarres.
À l’heure où le basket proposé outre-Atlantique fait l’objet de nombreuses reproches pour son aspect soft, certains joueurs de l’époque expliquant par exemple « s’être battu jusqu’à 13 ou 14 fois lors de leur année rookie », Mourning avait déjà emboîté le pas en juin 2017. Au micro de ThePostGame, il s’était ainsi basé sur les rivalités légendaires de la ligue pour étayer la différence frappante avec le jeu actuel.
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« La différence se trouve dans notre mentalité, la manière avec laquelle on appréhendait le jeu. Ça découlait de notre pure volonté de gagner. Il n’y avait pas de l’affection avant les matchs comme on peut le voir de nos jours. L’approche, c’était « Je suis là pour te décapiter. Là, tu es sur ma route ».
C’était la mentalité que tout le monde avait. Si vous repensez aux séries entre Indiana et Chicago, c’étaient des guerres. Les séries entre Knicks et Pacers, c’étaient des guerres. Entre Heat et Knicks, des guerres. La liste continue. Il y avait des guerres et des rivalités constantes. Boston-Philly, Lakers-Boston, la liste est longue. »
Malgré ce constat de vaste changement depuis son départ à la retraite en 2008, Alonzo Mourning se montrait malgré tout compréhensif. Employé du Heat en tant que vice président des programmes et du développement des joueurs depuis 2009, il a du même coup salué les effort des dirigeants pour assurer la sécurité des athlètes :
« Je pense qu’Adam Silver a fait un travail formidable en retapant la ligue. La part physique du jeu a quelque peu diminué. On protège un peu plus le produit. Plus personne n’est découpé en l’air comme l’a été Kurt Rambis (face aux Celtics, lors des Finales 84, ndlr). Mais le basket est le deuxième sport le plus populaire au monde, donc nous sommes heureux de faire partie de son histoire. »
Membre à part entière de l’histoire de la ligue, Alonzo Mourning a pris part à certaines des plus grandes rivalités de l’histoire. Il peut donc se placer comme l’un des témoins les plus importants de son changement au fil des années.