Avant de devenir le All-Star plein de sang-froid qui ne recule devant rien, Damian Lillard a aussi été un débutant qui a appris en affrontant des joueurs plus expérimentés. C’était le cas lors de l’un de ses premiers matchs en pré-saison face à un adversaire coriace, dont il se souvient encore aujourd’hui.
5 sélections au All-Star Game, plusieurs All-NBA Teams et 24 points de moyenne inscrits depuis son arrivée dans la ligue : voilà ce que l’on peut trouver sur le CV de Damian Lillard. Depuis maintenant 8 ans, il a prouvé qu’il était un joueur unique considéré unanimement comme l’un des meilleurs meneurs en activité. Ambitieux, loyal et travailleur, il possède toutes les valeurs et les qualités nécessaires pour continuer sa progression dans le gratin du basketball américain.
Récemment, il était l’invité du podcast Knuckleheads des deux anciens ailiers NBA, Quentin Richardson et Darius Miles. Un siège dans lequel est déjà passé un joli catalogue de joueurs. Parmi eux, Kobe Bryant, Dwyane Wade, Shaquille O’Neal, Steve Nash, Gilbert Arenas, Baron Davis, Jimmy Butler ou encore Paul Pierce. Lors de ces longues interviews, les deux ex-joueurs permettent de voir ces professionnels de la balle orange sous un angle différent. On peut évidemment comprendre qu’il est plus facile pour eux de se confier à deux personnalités qu’ils connaissent et aux parcours semblables aux leurs qu’à des journalistes. Ce qui donne souvent lieu à de belles anecdotes.
Dans ce podcast de qualité, une question revient à chaque fois : “Quel est le premier joueur à t’avoir botté le cul à ton arrivée en NBA”. Et parfois, on a droit à des réponses plutôt étonnantes. Comme Kobe qui répondait Nick Van Exel ou Kyrie Irving qui citait Jose Calderon.
Damian Lillard s’est lui aussi plié à la règle et n’a pas trop hésité pour donner sa réponse, qui peut également surprendre puisqu’il ne s’agit pas d’une superstar là non plus :
Lire aussi | Durant, Wade, Payton… Plusieurs stars révèlent quel joueur leur a « botté le cul » en premier
C’était en pré-saison à Phoenix. Goran Dragic. Je cherchais de l’aide autour de moi, je me tournais vers mon banc. C’était même pas des isos, il était juste malin et maîtrisait le pick and roll. Il était juste intelligent. En arrivant dans la ligue, je savais qu’il était bon, mais ce n’était pas Chris Paul ou Russell Westbrook. Je me suis rendu compte que je sous-estimais à quel point il était bon. Il sortait des écrans et se faufilait. Et le fait qu’il soit gaucher m’a déstabilisé aussi. J’étais en mode “Il est malin, il shoot, il pull up, il provoque des fautes…” Après le match, je me suis dit “ça va être une année compliquée”. Je m’attendais pas à ça de sa part.
Damian Lillard fait référence à ce match du 12 octobre 2012. Drafté quelques mois plus tôt, il dispute ses premières minutes face à des joueurs NBA en pré-saison. Après une première rencontre remportée face aux Lakers, le second match se déroule à Phoenix. Lillard termine tout de même meilleur marqueur du match avec 15 points mais les Suns l’emportent de 11 unités. De son côté, le meneur slovène compile 8 points, 9 passes, 5 rebonds avec un moyen 3/8 aux tirs. Mais ce n’est visiblement pas tant les stats qui ont impressionné le natif d’Oakland mais bien l’intelligence de jeu de son adversaire, alors visiblement supérieure à la sienne. Et le plus/minus de +24 de Dragic sur ce match (de loin le plus élevé de la rencontre) lui donne raison sur l’impact global du joueur.
Un premier test difficile pour Dame mais qui lui a sans doute servi à mieux appréhender ses match-up suivants. D’ailleurs, ce qu’il annonçait comme une “année compliquée” s’est finalement soldée par un titre de rookie de l’année, devant Anthony Davis, avec des moyennes de 19 points et 6.5 passes. Pas trop mal. Alors qu’il aurait pu citer une superstar lui ayant collé 30 points sur la tête, il est appréciable qu’un joueur aussi talentueux que la star des Blazers envoie ce message de respect à Dragic, un joueur globalement sous-estimé dont l’impact va bien au-delà des stats.
La vidéo vers l’interview complète :
Le genre d’anecdote croustillante et pleine d’humilité qu’on aime toujours entendre de la part des stars de la ligue.